31 mai 2019-31 mai 2024 : Il y a 5 ans , la Sonara brûlait
(Leconomie.info) - Le 31 mai 2019, un événement tragique a marqué l'histoire de la Société Nationale de Raffinage (Sonara). En l'espace de quelques heures, les installations de cette raffinerie, située à Limbé, ont été réduites en cendres. Cinq ans après le drame, le souvenir reste vif dans les mémoires.
Dans la nuit du vendredi 31 mai, à la matinée du samedi 1er juin 2019, un incendie spectaculaire s’était déclaré sur les installations exploitées par la Société nationale de raffinage de pétrole (Sonara) à Limbé, dans la région du Sud-Ouest. Cet incident, qui a détruit une partie significative de la raffinerie, n’est pas sans répercussions économiques et sociales dans le pays.
Un plan de reconstruction
Cinq ans après l’incendie dévastateur de la Sonara, les perspectives pour la raffinerie et pour l’ensemble du secteur pétrolier camerounais sont marquées par un mélange d’optimisme et de prudence. La réhabilitation de la Sonara est une priorité nationale, avec un plan de reconstruction ambitieux qui vise non seulement à restaurer les capacités de raffinage, mais aussi à moderniser les installations pour répondre aux normes internationales de sécurité et d’efficacité.
Le gouvernement camerounais, en collaboration avec des partenaires internationaux, s’est engagé dans un programme de réhabilitation qui devrait durer plusieurs années. Ce programme comprend la reconstruction des unités endommagées, l’installation de nouvelles technologies et l’amélioration des infrastructures existantes. Les défis à surmonter sont nombreux, notamment ceux liés au financement, à la logistique et à la coordination des travaux. Cependant, les autorités restent confiantes dans la capacité du pays à redonner vie à cette infrastructure stratégique. La stratégie de reconstruction de la Sonara s’articule autour d’un partenariat public/privé.
La dette et l’absence de financement comme freins à la relance
Dans la perspective de reconstruire la raffinerie, soutenait le ministre de l’Eau et de l’Energie en février 2024, il était impératif de pacifier les relations entre elle et ses différents partenaires afin non seulement d’assurer la continuité de l’approvisionnement du pays en produits finis, mais également de prétendre à rechercher les financements pour la reconstruction de la raffinerie.
Pour engranger justement des fonds capables de ressourdre l’équation financière qui semble un caillou dans la botte des pouvoirs publics, le Président de la République avait instruit l’instauration dans la structure des prix des produits pétroliers, d’une ligne de soutien à la Raffinerie de 47,88 FCFA/litre. Celle-ci est entrée en vigueur en avril 2020.
En ce qui concerne l’instauration d’une ligne de soutien à la Sonara dans la structure des prix des produits pétroliers, apprend-on, un compte séquestre destiné à recevoir les recettes générées par cette ligne a été ouvert dans les livres de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). Lors de son passage au parlement en novembre 2023, Gaston Eloundou Essomba faisait savoir que près de 300 milliards de Fcfa avaient déjà été collectés. « En ce qui concerne la ligne 47,88 Fcfa/litre pour le soutien à la raffinerie, depuis la mise en place du nouveau mécanisme en mars 2020, un montant de 270 milliards Fcfa a déjà été reversé au 30 septembre 2023 dans les comptes de la Beac », a déclaré le Minee à l’Assemblée nationale.
Les importations en hausse
Entre mars et juillet 2024, le Cameroun a importé des volumes significatifs de produits pétroliers pour garantir une continuité d’approvisionnement. Les données indiquent que pour cette période, les importations de super (essence) se sont élevées à environ 150 000 mètres cubes. Le gasoil, essentiel pour les transports et l’industrie, a représenté un volume d’importation de 200 000 mètres cubes. En ce qui concerne le jet A1, utilisé principalement pour l’aviation, les importations ont atteint 50 000 mètres cubes. Enfin, le fuel oil 1500, crucial pour la production d’électricité et d’autres utilisations industrielles, a été importé à hauteur de 70 000 mètres cubes.