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Yaoundé: Vivre avec les immondices à Yaoundé

(Leconomie.info) -La capitale ne se vide plus de ses ordures depuis plusieurs semaines. impact pour les petits commerces.

La capitale étouffe, Yaoundé sombre dans  ses immondices. La ville peine à faire sa toilette depuis plusieurs semaines. Dans les rues, les poubelles débordent, les populations sont aux abois. L’image n’est pas belle et pour les petits commerçants, les choses se compliquent davantage.

Stade malien. Nous sommes dans le quatrième arrondissement de la ville Yaoundé,  quartier Anguissa. Difficile pour les automobilistes d’emprunter la route secondaire menant au marché Mvog-Ada.  Entre deux écoles primaires, (Ecole Mbida et une autre de la section anglophone), les déchets occupent la chaussée, non loin des habitations et des commerces. Quand on n’étale pas le maïs dans la cour, on fait des repas destinés à la commercialisation. Buvettes et boutiques sont à proximité. Pour les plus téméraires, il faut passer dans les ordures. Les piétons ne sont pas épargnés. Le phénomène ne date pas d’aujourd’hui, il prend juste de l’ampleur avec le temps.

La vie dans la poubelle

Les petits commerçants ne s’en sortent plus. L’amas d’ordures n’encourage pas les clients à venir vers  eux. Les sociétés de ramassage ne passent plus de ce côté. Ils ont    emporté avec eux au dernier passage il y a un peu plus d’un mois, l’unique bac qui était posé à cet endroit. Des mouches, les populations d’Anguissa ne peuvent plus s’en défaire. Comme des abeilles sur du miel, c’est ainsi qu’elles pullulent aux abords du dépôt.

Pour celles qui commercialisent les repas, c’est encore plus dur. Qui aimerait manger dans l’insalubrité ?«Personne n’a envie de venir manger là où il y a la saleté. Je faisais mes petits plats ici, maintenant ce n’est plus possible. Les mouches se posent sur les clients et la nourriture, il ne faudrait pas que les gens viennent attraper les maladies chez moi», déplore une vendeuse.

Pour ne rien arranger, une autre a décidé d’arrêter dans quelques jours. Les immondices font fuir les clients, le business tourne à perte.  «Pourquoi continuer si je n’arrive pas à vendre? Ma clientèle a diminué. Je crois que je vais arrêter, puisque ça ne marche pas dans ces conditions», s’indigne-t-elle.

Ce n’est pas seulement au stade malien. Tout le quartier Anguissa est encerclé par les déchets. A l’heure actuelle, il est presqu’impossible que le portail arrière du lycée de Nkolndongo, s’ouvre. Le bac déposé par Hysacam est plein, les ordures sont tout simplement versées au sol. Dans les rigoles, eaux usées et déchets n’attendent que la pluie pour se déverser sur la chaussée. Chez la braiseuse des prunes et maïs de l’autre côté de la route, on ne fait plus la queue. Les clients arrivent désormais au compte-goutte.

« Anguissa ne respire pas. La poubelle ne fait que s’agrandir, même la circulation est devenue difficile, les mouches partout, nous ne  savons pas comment est-ce qu’on va vivre, même manger, est devenu compliqué. On mange des mouches ici à Anguissa, la saleté est partout. Je parle avec les narines bouchées, il faut regarder notre situation, c’est grave », s’est exprimée Lisette Boufang, habitante du quartier.

 Le carrefour corneillet ne fera malheureusement pas exception. Sur le pont, au-dessus d’un petit cours d’eau, les ordures s’amoncèlent. De l’autre côté de la ville, au quartier Ayene, à côté de l’Université catholique, c’est une autre image. Un bac à ordures a été déposé, curieusement, les déchets ménagers sont tous versés à même le sol. Cerise sur le gâteau, d’aucuns n’hésitent pas à se soulager dans cette insalubrité. Et ce n’est pas le seul endroit de la ville dans cet état. L’incivisme bat son plein, l’exception est en train de s’ériger en règle.

Des mesures pour inverser la tendance

Yaoundé ville poubelle, nous n’en sommes certainement pas encore là. D’autant plus que les autorités essayent de trouver des solutions pour changer la donne. Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) ne transportant que 1 500 des 2 500 tonnes d’ordures produites par jour à Yaoundé, il est bon de trouver des alternatives. Ainsi, a-t-on pensé à la décentralisation de la gestion des ordures. Chaque commune, si elle a les moyens, devrait gérer ses déchets. Même avec deux acteurs dans le service de ramassage (Hysacam et Thychlof), il est nécessaire et opportun d’en introduire d’autres pour soulager la ville.

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