Comment décririez‑vous le programme Yaoundé Cœur de Ville ?
La ville de Yaoundé s’est développée autour d’un réseau conçu pour beaucoup moins d’habitants. Aujourd’hui, les 5 000 km de voies de Yaoundé dont seulement 300 km sont bitumés sont saturés. Le projet YCDV permet de moderniser ces infrastructures avant qu’elles ne deviennent un facteur de blocage du développement.
Concrètement, le programme comprend : la réhabilitation de deux grands carrefours (Mvan et Elig‑Effa), ainsi que des actions à impact rapide qui reconfigurent certains carrefours et améliorent les chemins piétons et les terminus de taxis.
L’objectif est d’améliorer la qualité de vie des habitants de la ville de Yaoundé à travers un trafic fluide, sûre et inclusif, la réduction de la pollution et la préparation de l’intégration de bus plus capacitaires.
Vous parlez d’actions à impact rapide, en quoi consistent‑elles ?
Parallèlement aux grands travaux, YCDV finance des interventions légères mais immédiates : reconfiguration de carrefours secondaires (Awaé Escalier, Sous‑Manguier), création de trottoirs et de traversées piétonnes, amélioration des terminus des minibus et taxis. Ces “quick wins” améliorent rapidement la sécurité et le confort des usagers tout en préparant la transition vers des transports collectifs plus structurants.
En quoi le projet participe‑t‑il à la transition vers une mobilité durable ?
Il est important pour nous de construire des infrastructures modernes, mais surtout respectueuse de la planète. Ces aménagements prévoient des infrastructures pour effectuer de la marche, et du vélo. Nous avons aussi prévu des voies dédiées aux transports collectifs, afin de réduire la dépendance aux véhicules individuels et aux taxis, qui représentent aujourd’hui 40 % des déplacements. En fluidifiant les intersections et en facilitant l’usage des transports en commun, le projet doit réduire les polluants émis par des véhicules vieillissants et ouvrir la voie à des bus rapides ou électriques.
Quelles améliorations concrètes peuvent attendre les habitants ?
Chaque jour, près de 20 000 personnes bénéficieront d’un transport urbain plus fluide, avec un gain de 4 à 6 minutes par traversée de carrefour. Les espaces piétons seront nettement renforcés : leur surface passera de 9 500 m² à 17 320 m², soit plus de 80 % d’augmentation.
Le projet facilitera également la mobilité collective avec un nombre de stations de taxis collectifs multiplié par trois, passant de 5 à 15. Enfin, la modernisation de la circulation permettra une baisse significative de la pollution, les émissions passant de 12 000 t CO₂e/an à 3 400 t CO₂e/an.
Comment le projet prend‑il en compte le transport urbain partagé et les usagers vulnérables ?
Les taxis collectifs, minibus et motos assurent aujourd’hui l’essentiel de la mobilité urbaine. YCDV prévoit de reconfigurer les terminus de ces réseaux et de créer des pôles d’échange multimodaux pour faciliter la correspondance entre modes.
Pour les personnes affectées par les travaux, le projet inclut une composante d’indemnisation et d’accompagnement social.



