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Valentin Mbozo’o :«Les systèmes de paiement instantané ont un bel avenir en Afrique»

(Leconomie.info) - Le directeur général du Groupement interbancaire monétique de l’Afrique Centrale (Gimac) s’est exprimé hier en Ethiopie à l’issue de la présentation par AfricaNenda du rapport sur l’état des lieux des systèmes de paiement instantané inclusifs en Afrique en 2023

– Dans l’interview accordée au quotidien l’Économie, il revient sur les performances du Gimacpay au cours des 10 premiers mois de l’année 2023.

 Vous venez d’assister à la présentation du rapport 2023 sur l’Etat des lieux des systèmes de paiement instantané inclusifs en Afrique. Qu’est-ce qui vous a marqué dans ce rapport ?

Je suis très heureux d’être venu ici à Addis-Abeba en Ethiopie, invité par AfricaNenda qui est une organisation très dynamique et qui a le soutien de la Banque mondiale, de la CEA, de la Fondation Bill Gates et de Rockefeller dans sa mission de en Afrique de promotion de l’inclusion financière.

Ce qui nous a marqué dans ce rapport c’est qu’à travers notre plateforme Gimacpay, nous demeurons très performants dans l’échelle ou le référentiel des systèmes de paiement instantané et inclusifs en Afrique. L’année passée, nous avons reçu l’Awards de meilleur intégrateur monétique africain pour l’année 2022 à Lomé au Togo. Cette année, nous sommes dans le top 5 des Switchs qui remplissent des critères de plus grande évolutivité dans toute l’Afrique. D’ailleurs, nos quatre autres partenaires Switchs qui sont dans ce top 5 sont des Switchs nationaux.

Qu’est-ce que vous comptez faire pour davantage consolider cette position?

Cette année 2023, nous avons pris le temps de développer le chiffre (en nombre de transactions, en montant cumulés transférés). En effet, pour les 10 premiers mois de l’année 2023, le Gimacpay a traité sans anicroche 9,6 millions de transactions, pour un montant cumulé de 485 milliards de FCFA.

Malgré les vicissitudes que nous ont imposées certains fonctionnements des opérateurs, nous avons fait une progression spectaculaire. Nous avons aussi profité pour renouveler l’outil de production qui repose sur nos infrastructures serveurs matérielles et les infrastructures logiciels. Pour ce qui est des logiciels, nous avons fait évoluer tout notre environnement aussi bien d’interopérabilité des mobiles que des cartes et transferts. Dès le début de l’année prochaine, nous allons revoir l’entièreté de notre infrastructure matérielle.

D’ici la fin de cette année, nous avons bon espoir de démarrer 17 nouveaux services conformément à l’instruction 001/GR/2018 du Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) sur l’interopérabilité et l’interbancarité. Quand on est leader, on doit toujours faire la course en tête, sinon on va être rattrapé en matière d’innovation.

Quel avenir pour les systèmes de paiement instantané inclusifs en Afrique ?

Un très bel avenir. D’ailleurs, le rapport que vous avez parcouru démontre que la marge de manœuvre pour avoir une Afrique digitalisée en matière de paiement est encore très grande. Le fossé qu’il faut combler est encore très grand. Cependant, je suis heureux parce que les africains innovent énormément pour répondre aux besoins des africains. Nous ne faisons plus du digital qui était du copier-coller de ce qui se faisait en Europe ou en Amérique. Regardez l’exemple de Gimacpay. L’inspiration pour bâtir les services du Gimacpay c’est le marché, la rue, les us et coutumes des personnes en matière financière.

Encadré

L’adoption des SPI en Afrique progresse

Les systèmes de paiement instantané (SPI) sont des systèmes de paiement numériques multilatéraux en boucle ouverte qui permettent d’effectuer des paiements initiés par le payeur en temps quasi réel et qui sont disponibles 24h sur 24, 365 jours par an ou presque. Le rapport présenté hier à Addis-Abeba en Ethiopie par AfricaNenda montre que l’adoption des SPI en Afrique progresse. En 2022 par exemple, 32 SPI en Afrique ont traité près de 32 milliards de transactions pour une valeur de près de 1 200 milliards de dollars.

Aussi, le nombre de transactions traitées a augmenté rapidement au cours des cinq dernières années avec un taux de croissance annuel moyen de 47% en volume et de 39% en valeur. «Le secteur des services financiers est confronté à d’autres défis. Plus de 400 millions d’adultes africains sont financièrement exclus. Cet état de fait rend compte de la nécessité de soutenir la croissance des services financiers numériques sur le Continent, en investissant dans les infrastructures, la technologie, les compétences techniques, les réformes politiques et réglementaires afin de garantir un accès à des produits et services financiers responsables ainsi qu’une utilisation elle aussi responsable de ces derniers », souligne Robert Ochola, président directeur général d’AfricaNenda

Propos recueillis par Hervé Fopa Fogang à Addis-Abeba, Ethiopie

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