L’ancien Directeur adjoint de l’Administration générale au ministère des Finances est a tiré sa révérence au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Yaoundé.
Dakole Daïssala n’est plus. L’ancien haut fonctionnaire de l’administration publique camerounaise s’est éteint hier au CHU de Yaoundé des suites de maladie. Né le 15 avril 1943 à Goundaye dans le département du Mayo Kani dans la région de l’Extrême-Nord, Dakole Daïssala devient en 1967, le tout premier sous-préfet de Ngaoundéré sous le régime Ahidjo.
Dans les couloirs de l’économie camerounaise
Entre 1969 et 1970 Dakole Daïssala est directeur adjoint de l’Administration générale au ministère des Finances, avant d’être nommé en 1970, Directeur des Transports. Poste qu’il occupera pendant 3 ans. En 1973,il devient directeur général Adjoint de la Société de Transports Urbains du Cameroun (SOTUC), et deux ans plus tard, Directeur général de la SOTUC jusqu’à 1984.
Vie politique mouvementée
Dakole Daïssala a été arrêté à la suite du coup d’Etat manqué de 1984 contre l’actuel chef de l’Etat, Paul Biya. Il va purger 7 ans de prison sans jugement avant d’être libéré en 1991. Une expérience qui va susciter en lui, un désir d’écriture. Il va écrire l’ouvrage : « Libre derrière les barreaux ».
Avec l’avènement du multipartisme, le natif de Goundaye va mettre sur pied sa formation politique dénommée, Mouvement pour la Démocratie et la Défense de la République (MDR). Lors des législatives de mars 1992, il va former une alliance avec le RDPC, le parti au pouvoir, et s’en tirera avec six députés. Au soir de ces consultations électorales, le président du MDR est nommé au gouvernement en tant que ministre des Postes et Télécommunications le 9 avril 1992, ainsi que 4 autres membres de son parti.
Pendant la présidentielle de 1997, Dakolé bat campagne contre le régime en place. Une démarche, dit-on, qui lui vaudra son départ du gouvernement en tant que ministre des Postes et Télécommunications, le 7 décembre 1997.
A la suite des élections législatives de juin 2002, Daïssala et quatre autres hommes politiques du Nord publient une déclaration dénonçant la fraude électorale et annoncent la formation d’un « front des résistances ». Il rejoint également d’autres hommes politiques du Nord pour la signature en septembre 2002 du Mémorandum du Grand Nord, dénonçant la marginalisation et la négligence de cette partie du pays et en souhaitant que plus d’attention soit accordée à la lutte contre les problèmes sociaux.
Contre toute attente, Daïssala soutient Paul Biya à la présidentielle d’octobre 2004 et sera nommé ministre des Transports en décembre 2004. En tant que ministre des Transports, il a signé un accord avec Jendayi Frazer, secrétaire adjoint pour les Affaires africaines des États-Unis, le 16 février 2006, qui permet des voyages aériens entre les deux pays sans restriction.
Daïssala participe de nouveau aux élections parlementaires de juillet 2007. Le MDR perd dans la circonscription du Mayo-Kani Sud avec 48.67% des voix contre 51.33% pour la liste RDPC. Il est écarté du gouvernement le 7 septembre 2007.
En mai 2013, le président Biya nomme Daïssala au Sénat du Cameroun. Il a été l’un des 30 sénateurs à recevoir leurs sièges par nomination du président. Il sera reconduit en 2018, une fonction qu’il continuait d’exercer jusqu’à sa mort.