Daouda Sadou, vice-président de la filière avicole dans la région du Nord a récemment fait le point sur l’état de santé de cette filière, au moment où le Cameroun abrite la 5ème édition du Salon avicole international de Yaoundé (Savi) du 23 au 25 avril 2024 sous le thème : « aviculture camerounaise, cap sur la transformation ». Les travaux prévus dans la capitale camerounaise pendant trois jours, vont se tenir sous un contexte de tension, du fait des entrées frauduleuses des œufs venus du Nigéria voisin.
En effet, dans une interview récemment accordée à la télévision nationale Crtv, Daouda Sadou explique que des œufs bon marché venus du Nigéria de façon frauduleuse ont envahi le marché camerounais. « Cela nous crée un véritable problème et nous sommes en train de lutter contre cela. Nous avons saisi la tutelle à travers notre délégué régional qui a son tour a saisi les autorités de la région du Nord afin d’empêcher ces œufs d’atteindre le territoire camerounais », explique-t-il.
Ce dernier reconnait néanmoins que ce ne sera pas facile pour le Cameroun de juguler cette situation au regard de l’étendue de la frontière qui sépare les deux pays. « Nous attendons de la part de l’Etat du Cameroun, plus de sévérité au niveau des contrôles, et peut-être même intégrer les acteurs de la filière à ces contrôles pour plus d’efficacité » a souhaité le vice-président de la filière avicole dans la région du Nord.
Au Cameroun, la filière continue de souffrir du manque d’installation des structures de transformation et de stockage, outre l’accompagnement des producteurs. Pour mémoire, depuis 2017, la production avicole a eu tendance à chuter au Cameroun, en raison des différentes crises de grippe aviaire en 2016 avec la résurgence en 2017 et puis celle de 2021. La pandémie de Covid-19 aussi a eu un fort impact sur la filière puisque le pays est passé de près de 62 millions de volailles (chair) en 2016 à 22 millions de volailles en 2021.