Selon les Nations Unies, 97 millions de femmes en Afrique subsaharienne ne possèdent pas de téléphone portable. La même institution affirme qu’en comparaison aux femmes, les hommes auraient 50 % de chances supplémentaires d’avoir accès à internet dans la sous-région. C’est fort de ce constat qui s’applique tout aussi bien aux femmes du Cameroun, que le projet « F- CYBERSECURITY CAMEROUN » voit le jour, dans le cadre de la campagne nationale pour la promotion de la culture de la cybersécurité et sensibilisation à l’utilisation responsable des réseaux sociaux.
Impulsé par l’association des femmes du ministère des Postes et Télécommunications (La Tutelle), le projet a été présenté mardi dernier à Yaoundé, lors d’un séminaire visant la sensibilisation des femmes des administrations publiques sur les questions de cybersécurité au Cameroun. Le thème choisi pour les travaux présidés par Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et télécommunications : « la femme, actrice de premier plan pour la promotion de la cybersécurité, et promotrice de l’utilisation responsable des réseaux sociaux ». L’essentiel des exposés a tourné sur l’éducation et la sensibilisation des femmes à l’usage des outils numériques.

Les participants ont d’ailleurs reçu une formation sur l’économie numérique comme facteur d’autonomisation des femmes. La cybersécurité a quant à elle, représenté une préoccupation centrale lors des échanges, en vue d’impliquer et d’armer les femmes au cœur des enjeux de développement, dans la lutte contre la cybercriminalité croissante au Cameroun.
Dans le cadre de cette campagne, plusieurs activités seront menées afin de toucher un public plus large : des campagnes d’affichage et de diffusion des spots dans les médias, des causeries éducatives avec les jeunes (notamment encourager les jeunes filles à s’impliquer dans les filières scientifiques et technologiques), des conférences et ateliers de formation dans les universités et bien d’autres…
Cette initiative démontre l’engagement du gouvernement à réduire la fracture numérique au Cameroun en général et à atténuer le fossé qui existe entre les femmes et l’expansion du digital en particulier, afin d’entamer la transformation digitale comme l’a déclaré la ministre des postes et télécommunications. « Nous reconnaissons la réalité du gap qui persiste encore au sujet de la technologie au Cameroun, c’est pourquoi le gouvernement met en place des programmes qui permettent d’autonomiser les femmes et de renforcer leurs capacités. Le numérique est une opportunité qui leur est offerte pour pouvoir surmonter tous les défis que la nature et la culture ont mis sur leur chemin pour réduire leur éducation et leur épanouissement » renchérit la Minpostel.
Sylviane Kpolom, stg