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Relance économique : Ce que propose Jacques Jonathan Nyemb

(Leconomie.info) – Invité du Ceo Forum aux côtés du Premier ministre , Joseph Dion Ngute, l’ administrateur et porte-parole du Gicam, a révélé  les axes que doit suivre le Cameroun pour sortir des crises actuelles et booster son économie.

 Après une contraction de la croissance due à la crise de la Covid-19, le gouvernement  ne cache pas son ambition de relancer la machine économique. Le président Paul Biya a d’ores et déjà annoncé le début de l’exploitation de trois gisement minier censés contribuer à porter la croissance de 3,4 % en 2022 à 4,6 % cette année.

Le 23 février 2023, lors d’un webinaire sur le thème « Invest in Cameroon », organisé par le groupe Jeune Afrique, le  Premier ministre, Joseph Dion Ngute a fait savoir que cette accélération de l’économie passe par une amélioration du climat des affaires mais surtout du dialogue entre le public et le privé.

 Un avis  partagé par les orateurs de ce webinaire : Marthe Angéline Minja, directeur général de l’Agence de promotion des investissements (API) ; Gwendoline Abunaw, directeur général de Ecobank Cameroun , Mehdi Tanani, responsable régional de Proparco pour l’Afrique centrale , Mitwa Kaemba Ng’ambi, PDG de MTN Cameroon , Yanis Arnopoulos, PDG Duval Arno Distribution et Jacques Jonathan Nyemb, Of Counsel au cabinet d’avocat Nyemb.

Le dialogue public-privé loin d’être gagné

Malgré l’enthousiasme de toutes ces personnalités, le dialogue entre le public et le privé est loin d’être gagné. Et ça pour plusieurs raisons. La première raison n’est rien d’autre que l’engourdissement du Cameroon Business Forum (CBF), la principale plateforme de dialogue entre le gouvernement et les patrons. Depuis 2009, ce cadre de dialogue avait pourtant démarré sur les chapeaux de roues avec pour ambition d’aboutir à un certains nombres de réformes concertées. Mais depuis la crise sanitaire déclenchée en fin 2019, les patrons continuent d’attendre une nouvelle session du CBF.

Cette situation n’est que la forêt qui cache le malaise du secteur privé, qui souhaite davantage être écouté. Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), la principale organisation patronale du pays, n’arrête d’ailleurs pas de proposer un format de dialogue avec le président de la République en personne comme c’est le cas dans d’autres pays du continent. Jacques Jonathan Nyemb, par ailleurs administrateur et porte-parole du Gicam, qui a lui aussi participé au webinaire de Jeune Afrique aux côtés du Premier ministre, a profité pour rappeler les recommandations contenues dans le Livre blanc édité en 2021 par cette organisation patronale. Autant de recommandations qui peuvent faire gagner des points de croissance selon la volonté exprimée par l’Etat camerounais en ce moment.

Au cours du webinaire, il  a notamment insisté sur l’impératif pour le gouvernement de rénover le dialogue avec le secteur privé. Mais aussi avec les employés. Une pierre qui manque encore dans le chantier de l’accélération de la transformation structurelle de l’économie camerounaise.

En plus de la nécessité de ce dialogue social rénové, Jacques Jonathan Nyemb a encore rappelé que le moment est venu de « réformer la gouvernance économique ». Il met principalement à l’index l’augmentation de la dette du Cameroun, qui est dans le voisinage de 46 % du PIB. Pour le gouvernement, on est encore loin de la sonnette d’alarme puisque cette dette est encore en deçà du critère de convergence de 70 % du PIB. Un enthousiasme loin de faire l’unanimité. « Le Gicam s’interroge sur la qualité de cet endettement », a indiqué Jacques Jonathan Nyemb lors de ce webinaire sur le Cameroun.

D’une manière générale, les patrons mettent en doute la qualité de cet endettement parce qu’il n’a pour l’instant pas permis au gouvernement de doter le pays en infrastructures économiques capables de booster le développement. Le Cameroun continue de rationner l’énergie électrique à cause de l’offre disponible toujours inférieure à la demande. Ce qui fait perdre des points de croissance. Pour le Gicam, comme l’a souligné son porte-parole, le temps est venu d’optimiser les recettes non-fiscales du pays.

Il a aussi regretté que le Cameroun continue d’appliquer une politique fiscale « prédatrice », selon la formule de certains patrons. En chiffres, seul 0,4 % des entreprises supporte les recettes fiscales du pays. Une situation qui a déjà poussé plusieurs grandes enseignes à quitter le marché camerounais.

Ce sujet a de fortes chances de s’inviter au débat électoral au Gicam. Les membres de cette association patronale doivent en effet élire un nouveau président en fin d’année. Et ces dernières années, ces membres crient tous en chœur contre le système fiscal camerounais qualifié d’inéquitable. Ils attendent du prochain président qu’il convainc le gouvernement d’opérer une réforme pour réduire le nœud gordien qui menace d’étrangler les patrons.

Le nom de Jacques Jonathan Nyemb est d’ailleurs revenu plusieurs fois dans les discussions de couloir. Pour les patrons qui l’encouragent à candidater, il a le profil de l’emploi. D’abord parce qu’il codirige l’un des cabinets d’avocats d’affaires les plus en vue sur le triangle national, le cabinet Nyemb fondé par son père. Mais aussi parce qu’il est présenté comme un fin négociateur dans les milieux d’affaires et un homme au discours structuré.

Toutes ces « qualités peuvent en effet aider à relancer le CBF et à moderniser le dialogue entre les secteurs public et privé dans le but de relancer la croissance ». Sans oublier la nécessité d’opérer un certain nombre de réformes structurelles. Seul problème : Jacques Jonathan Nyemb n’a pour l’instant pas dit s’il compte briguer un mandat à la tête du Gicam. Se fait-il désirer ou il n’est pas tout simplement intéressé ? Difficile à dire. Il faut peut-être attendre le bal des candidats pour le savoir.

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