L’enquête a été menée dans le but « de mettre à la disposition du gouvernement et de la communauté humanitaire des données permettant une compréhension holistique des besoins intersectoriels des populations déplacées dans la région du Centre ». En effet, le Cameroun fait face depuis 2013 à l’incursion de la secte islamique Boko Haram et les revendications sociopolitiques dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest en 2016.
D’après le rapport de l’INS, l’enquête pilote d’évaluation des besoins multisectoriels dans la région du Centre a permis de recenser environ 56 050 Personnes Déplacées Internes (PDI) dans cette région. Parmi elles, 54% sont des femmes, soit un total de 30 299 femmes déplacées, tandis que 25 751 hommes déplacés, soit 46%.
La répartition selon la région d’origine fait état de ce que 75% des déplacés viennent du Nord-Ouest, 12% du Sud-Ouest et 5% de la région de l’Extrême-Nord. Parmi elles, environ 6% vivent avec un handicap. « Cela souligne la nécessité de prendre en compte les besoins spécifiques des personnes en situation de handicap dans les interventions humanitaires », indique le rapport.
Situation de non-emploi préoccupante
Le non-emploi est alarmant chez les personnes déplacées internes dans la région du Centre. En chiffres, plus de 7 personnes sur 10 sont dans cette situation, ce qui représente 73%. Le non-emploi est plus prononcé chez les hommes (78%) que chez les femmes (73%).
Pour ceux des déplacés qui ont une activité génératrice de revenu, la grande partie exerce dans le secteur privé non agricole. « En effet, plus de 7 chefs de ménage PDIs sur 10 travaillent dans ce secteur. Cette répartition est similaire quel que soit le sexe du chef de ménage, avec 75% chez les hommes et 71% chez les femmes ».
Les emplois domestiques arrivent en seconde position en termes d’activité principale pour les chefs de ménage PDIs, avec une part plus importante chez les femmes (15%) que chez les hommes (10%).
Toutefois, en termes de besoins prioritaires, trois ont été retenus par ordre d’importance. Les personnes déplacées internes de la région du Centre ont besoin d’accéder à des activités génératrices de revenu (60%), le besoin d’avoir accès à la nourriture (16%) et enfin le besoin d’avoir accès à l’éducation pour leurs enfants (10%).
