Nouveau développement dans le site d’exploitation d’or de Kambélé dans la région de l’Est, revendiqué par Jam’s Avenir et son partenaire technico-financier Codias. Le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, dans un communiqué signé le 13 août 2025, annonce le reclassement de ce site, initialement inclus dans le permis de recherche no 643, au domaine public (domaine minier national libre), « conformément aux très hautes instructions du président de la République répercutées par Lettre n° 292/CF/SG/PR du 22 juillet 2025 », peut-on lire.
A en croire le membre du gouvernement cet espace fait désormais l’objet d’une zone de protection et d’exclusion d’activités de recherche, d’exploitation industrielle et d’exploitation artisanale semi- mécanisée conformément à l’Arrêté n° 000208/A/MINMIDT/SG/DM/DAJ du 13 août 2025. « Seules sont autorisées à l’intérieur dudit périmètre les activités d’exploitation artisanale stricto sensu par les riverains autochtones de la localité », écrit Fuh Calistus Gentry.
L’avenir de Jam’s Avenir en péril…
Alors que Jam’s Avenir, entreprise camerounaise dirigée par Rodrigue Mboundjo, affirme détenir depuis août 2024, le seul permis de recherche en cours sur le site, et confie y avoir déjà injecté plusieurs centaines de millions de FCFA dans des études complètes en vue d’un projet de convention toujours en attente de signature par le gouvernement, le Ministre des Mines soutient pour sa part « qu’il n’a jamais délivré d’autorisation d’exploitation artisanale semi-mécanisée à quelque opérateur que ce soit, s’agissant dudit site ».
« Ayant constaté que les populations riveraines ne disposent pas de capacités techniques et financières requises aux termes de la loi, le recours aux partenaires expatriés n’est pas envisageable », fait-il savoir, non sans inviter les populations concernées « à s’organiser en vue d’une structuration de leur cadre d’intervention aux fins de bénéficier d’un accompagnement diligent de l’Etat qui, à travers le Ministère en charge des Mines et la Société Nationales des Mines, prendra des mesures appropriées en vue de la réhabilitation et restauration progressives dudit site ».
La décision de classer ce site dans le domaine minier national libremarque un nouveau développement dans ce dossier. Elle pourrait, selon certains analystes, ouvrir la voie à une bataille judiciaire dans le sens où Jam’s Avenir envisage de poursuivre l’État du Cameroun pour obtenir réparation.
Rappelons qu’au Cameroun, le domaine minier national libre désigne les zones du territoire national où aucune activité minière n’est autorisée en vertu d’un titre minier ou d’un permis de reconnaissance.