En République Centrafricaine, l’on observe une pénurie artificielle sur le marché de la distribution des produits pétroliers. Ce qui a poussé les autorités a réquisitionné le 5 juin 2024, 6 des 11 stations-service de l’entreprise française TransAfrica Market Oil (Tamoil), repreneur des activités de total en Centrafrique. Des gestionnaires ont été désignés et ont pour mission de garantir l’approvisionnement des pompes. Il est en effet reproché à Tamoil de ne pas assurer un approvisionnement régulier en carburant « causant ainsi des dommages économiques, financiers et sociaux au pays ». Tamoil se défend en soulignant qu’elle n’est pas responsable des approvisionnements de carburant dans le pays, cette responsabilité incombant Neptune Oil qui a signé en septembre 2023 avec l’Etat Centrafricain une convention pour approvisionner le pays en produits pétroliers.
L’Economie a appris que dans le cadre de l’exécution de son contrat en RCA, Neptune Oil a pour principal partenaire Tamoil. Et sur la base des clauses contractuelles apprend-on, le marketeur français doit payer cash les livraisons des produits pétroliers. « Mais curieusement, au lieu d’honorer son contrat en payant ses commandes auprès de Neptune Oil, Tamoil a plutôt privilégié le paiement de ses autres créanciers. Ce qui a provoqué des conséquences immédiates graves. En effet du fait du non-paiement de sa dette qui s’élève à environ 2 milliards de FCFA, l’on observe désormais une pénurie artificielle sur le marché de la distribution des produits pétroliers en RCA. Pourtant, Neptune Oil ne demande qu’à être payé pour remplir son cahier de charges normalement » souligne une source au sein de Neptune Oil.
Campagne de déstabilisation
Notre source indique également que pour tenter de fragiliser davantage Neptune Oil, Enguerrand Rochefort, patron de la banque d’affaires Rochefort & Associés et propriétaire de Tamoil s’est longuement entretenu avec le président Faustin-Archange Touadéra, de passage à Paris fin avril 2024 dans le cadre d’une visite chez son homologue français Emmanuel Macron. L’objectif était « de se soustraire malhonnêtement de sa dette envers le partenaire stratégique de l’Etat Centrafricain, Neptune Oil ». La nouveauté dans cette affaire c’est l’entrée en scène de « certaines institutions financières comme le Fonds monétaire international (FMI) et des médias du Quai d’Orsay qui présentent l’attitude malhonnête de Tamoil comme une bataille alors qu’il s’agit ni plus ni moins que d’une tentative de filouterie ».
Au regard de la situation, « la seule solution pour relancer le circuit d’approvisionnement en RCA consiste à recouvrer cette dette énorme de Tamoil pour permettre à Neptune Oil d’agir efficacement sur le marché international ».