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Perspective : La pression fiscale va s’accentuer en 2024

(Leconomie.info) - Les grandes orientations de la préparation du budget de l’Etat pour l’année à venir ont été données hier, 13 juillet 2023 à Yaoundé par Louis Paul Motaze, ministre des Finances. Un accent sera mis sur l’accroissement des recettes fiscales internes non pétrolières.

Louis Paul Motaze, Ministre des Finances (Minfi) a procédé hier au lancement des activités de préparation du budget de l’Etat pour l’exercice 2024 sous le thème central : « Rationalisation des choix budgétaires face aux crises internationales, pour l’atteinte des objectifs de la SND30 ».  Dans son allocution de circonstance, le Minfi a souligné que les actions de l’Etat en 2024 resteront guidées par la recherche d’une plus grande consolidation budgétaire.  Pour lui, cela permettra de garantir un équilibre  plus stable de nos finances publiques, « compatible avec la stratégie globale de financement de notre développement ».

« En ce qui concerne particulièrement les dépenses d’investissement public, et afin de favoriser l’achèvement des projets déjà engagés, pour en tirer  les bénéfices socioéconomiques nécessaires, la programmation de nouveaux projets ne devrait avoir lieu qu’après l’inscription des premiers et le succès au terme du processus de maturation s’imposer comme la condition non négociable de ladite programmation » a déclaré Louis Paul Motaze. Il a appelé tous les acteurs impliqués dans la préparation du budget de l’Etat à participer activement à toutes les instances de discussions. Question d’arrêter  les priorités et de veiller à la cohésion des actions du gouvernement dans les budgets des différentes administrations. 

En effet, l’enquête visant à requérir la perception des administrations sectorielles sur la méthodologie et le processus d’élaboration du budget de l’Etat, ainsi que les conclusions des ateliers-bilans  de la préparation du budget de l’Etat conduits par le Minfi et le ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire ont mis en exergue certaines insuffisances, notamment : la multiplicité des intervenants, des discours discordants, des chevauchements dans les interventions,  le faible arrimage des instances budgétaires aux exigences des réformes  des finances publiques.

Les grandes lignes des politiques publiques

L’élaboration du budget du  Cameroun pour le compte de l’exercice 2024 va se faire dans un contexte macroéconomique marqué au plan national  par : la persistance des tensions inflationnistes ( 2,3% en 2021, 6,3% en 2022 et 5,9% en 2023) , le relèvement des prix du carburant à la pompe en vue d’atténuer les effets néfastes sur le budget de l’Etat, la révision à la baisse de la prévision  de croissance en 2023 (de 4,2% à 3,8%), la poursuite de la mise en œuvre des accords commerciaux (APE, Zlecaf), l’amélioration progressive de la situation sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Ainsi, Louis Paul Motaze souligne  que la dépense publique en 2024 « visera  cette année encore, essentiellement » : la mise en fonctionnement de tous les grands projets de première génération, la maturation des projets de seconde génération, l’élargissement de la couverture sanitaire à d’autres couches de la population, la mise en œuvre coordonnée des actions du plan d’impulsion initiale de la SND30, le développement des infrastructures routières et de transport, le désenclavement des bassins de production, le développement de la finance climatique.

Aussi, le gouvernement compte poursuivre la mise en œuvre des plans de reconstruction et de développement des régions économiquement sinistrées.  Pour ce qui est des recettes, en 2024 apprend-on, un accent devra être mis sur l’accroissement des recettes fiscales internes non pétrolières, sur la rationalisation des dépenses courantes à l’effet de dégager des marges budgétaires  pour financer les investissements. Aussi, «  le financement du budget de l’Etat sera gouverné par une politique d’endettement visant à maintenir la dette plus viable, avec un risque de surendettement modéré ». Le gouvernement compte également sur le partenariat public-privé, les financements innovants, le Groupe de la BAD et la Commission de l’Union européenne comme autres possibilités de financement du budget.

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