Il faut encourager les entreprises locales (Cameroun et Afrique Centrale) à participer davantage aux opportunités d’affaires de la Banque Africaine de Développement. Connue pour financer les projets structurants, la BAD se perçoit peu comme un acquéreur de services. Pourtant, la Banque elle-même passe des marchés avec des volumes assez importants.
L’institution voudrait intéresser les entreprises de la sous-région d’Afrique Centrale à accéder aux marchés institutionnels passés par le Groupe de la Banque africaine de développement. Un séminaire a été organisé à cet effet, hier à Yaoundé.
Objectif, échanger des informations avec les fournisseurs aux fins de leur fournir suffisamment de données qui leur permettront d’avoir une meilleure compréhension des besoins, exigences, procédures, règles et pratiques de la Banque en matière d’acquisition institutionnelle et de gestion/exécution des contrats.
Mais aussi, la collecte de données, l’identification des fournisseurs et à une prise de contact directe avec les entreprises susceptibles de participer aux éventuels Appels à Concurrence que la Banque lancera dans le cadre de la mise en œuvre des activités. En effet, lors des soumissions aux appels d’offres relatifs à ces marchés, très peu d’entreprises sous-régionales s’en sortent.
« j’ai demandé à nos équipes d’organiser ce grand séminaire pour qu’ensemble, nous voyions comment est-ce qu’on peut accompagner ces entreprises camerounaises et de la sous-région pour qu’elles puissent au moins gagner des marchés dans leurs pays, on souhaiterait que ces marchés soient davantage gagnés par des entreprises locales », s’est exprimé Serge N’Guessan, directeur général de la BAD pour l’Afrique centrale.
Pour lui, il est question d’emmener le maximum d’entreprises à s’intéresser aux appels d’offres de la Banque africaine de développement et à offrir les meilleurs services possibles.
« C’est une opération importante qui vise particulièrement les marchés institutionnels, parce que ces manches-là pour toute raison, n’ont pas fait l’objet de sollicitation et qu’aujourd’hui nous souhaitons que ces sollicitations viennent au maximum. Ce séminaire vient donc à point nommé pour permettre de partager les informations et de donner la possibilité aux uns et aux autres de connaître le versant des marchés institutionnels de la BAD », a indiqué Ibrahim Talba Malla, ministre délégué à la présidence de la République chargé des marchés publics.
Des ressources intéressantes à capter
Concrètement, le volume des marchés passés par la BAD et assez intéressant. En 2023 par exemple, la Banque revendique 1,3 milliard FCFA pour les marchés passés au Cameroun et pratiquement le triple en ce qui concerne la sous-région. A partir de l’année prochaine, à peu près 10 milliards FCFA seront investis pour le grand bâtiment du hub de la sous-région. Des montants que peuvent capter les entreprises sous-régionales, mais encore faut-il qu’elles soient aptes.
« C’est pour cette raison que nous faisons ce séminaire. Nous allons informer, sensibiliser et présenter les procédures de la BAD, discuter avec toutes les entreprises et PME présentes. Il faut que les entreprises de la sous-région soient en mesure de les gagner, ce sont des marchés internationaux, il faut être compétitif. Il faut qu’elles soient techniquement solides, financièrement solides, et aussi dans leur organisation en gouvernance », a renchérit Serge N’Guessan.