La question de l’atteinte par le Cameroun d’un ou de plusieurs objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies s’apprête à franchir un cap à travers de nouveaux programmes initiés par le Regroupement des Activités de Développement Rural (RADER) qui prône une transformation numérique pour une production agropastorale régénératrice basée sur les données, et intelligente face au climat, pour la sécurité alimentaire, l’économie circulaire, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation au changement climatique. Le Directeur général des ressources humaines et financières du groupe Rader, et promoteur de l’élaboration et l’implémentation de ces activités, nous explique leurs contenus.
Vous avez récemment organisé à Yaoundé une cérémonie solennelle de lancement de programmes destinés à révolutionner les secteur agricole et agropastoral. Ces programmes consistent en quoi exactement ?
Le Groupe RADER en coaction avec sa filiale GLOBTOURNET ont en effet mis en place deux programmes dénommés Africa Green Impact (AGI) et Relais Multimédia de Développement (REMUDEV). Ces programmes proposent un certain nombre de garanties technologiques dont la principale est la géolocalisation et la gestion à distance des exploitations qui permettent aux banques et établissements de microfinance agréés par la COBAC de collaborer avec RADER pour la mobilisation et la domiciliation des lignes de crédit issue de la finance verte.
Le premier, AGI, a trois composantes que sont RADER AFOLU, qui vise à promouvoir une production agropastorale régénérative, numérisée, mécanisée, contractuelle et intelligente face au climat, qui renforce la sécurité alimentaire et réduit les émissions de gaz à effet de serre qui sont responsables des changements climatiques. Il y a ensuite RADER FOOD pour promouvoir une production sous contrat, qui valorise les produits locaux et réduit considérablement les importations de denrées alimentaires. Enfin RADER CLEANTECH, dont la mission est de promouvoir la transformation des déchets en engrais et en gaz de cuisson, une solution de valorisation qui va soulager les difficultés actuelles d’enlèvement et de traitement des déchets d’une part et, d’autre part, vulgariser l’énergie solaire comme source non polluante d’accès à une électricité et à une eau potable moins chère pour tous, même dans les communes les plus reculées.
Le second, REMUDEV, a pour priorité de faciliter l’acquisition des ordinateurs et smartphones afin d’accélérer l’inclusion numérique des populations et aider les institutions de formation à développer des contenus de formation à distance dans les domaines de l’éducation et de l’agropastoral.
A vous écouter c’est un pan du développement durable que vous embrassez ainsi. Quel est votre objectif final ?
L’objectif prioritaire de ces programmes est de promouvoir une transformation numérique pour une production agropastorale régénératrice basée sur les données, et intelligente face au climat, pour la sécurité alimentaire, l’économie circulaire, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation au changement climatique au Cameroun. Vous avez tout à fait raison que l’objectif absolu est d’accélérer la réalisation des objectifs de développement durable au Cameroun.
Concrètement comment cela va-t-il se passer sur le terrain ?
A la suite de la cérémonie de lancement du 30 octobre dernier, nous avons enchainé le 7 novembre 2024 à partir de Yaoundé une caravane marketing nationale qui consiste à organiser 10 séminaires dans les 10 chefs-lieux de régions du pays, regroupant des candidats bénéficiaires qui se seront préinscrits pour leur permettre d’acquérir les produits et services à impact proposés. Pendant les 5 ans de mise en œuvre des programmes AGI et REMUDEV, nous seront accompagnés notamment par la compagnie de téléphonie MTN et la multinationale européenne xFARM pour géolocaliser au moins 2 000 000 d’hectares d’exploitations agricoles, agroforestières, pastorales et agropastorales, contribuer à la plantation des millions d’arbres, équiper à crédit les producteurs et les volontaires de reboisement concernés en smartphones, tablettes ou laptops pour faciliter leur accès à nos plateformes de gestion numérisée des exploitations, de formation à distance et de commerce électronique, facilitant leur accès à nos produits et services à impact.
Nos plateformes numériques permettront aussi l’interaction entre les programmes gouvernementaux d’agriculture de seconde génération et de reboisement qui pourront apporter leurs appuis financiers et non financiers à leurs cibles, avec plus d’efficacité, de transparence et de traçabilité. Il sera donc plus facile pour les acteurs de développement d’accéder plus facilement aux fonds climatiques disponibles et visant à soutenir les actions de réduction des émissions de gaz à effet de serre et celles d’adaptation aux effets desdits changements.
Vous avez évoqué la tenue de 10 séminaires régionaux dans le pays et le tout premier s’est déjà déroulé à Yaoundé jeudi dernier. Que peut-on retenir de cette première étape factuelle et quel est le programme de la caravane en question ?
Effectivement nous avons lancé le programme de sensibilisation et de formation par Yaoundé jeudi le 7 novembre. Comme attendu, nous avons reçu plus d’une centaine de participants parmi lesquels les représentants des entités publiques, les coordonnateurs des projets et programmes gouvernementaux d’agriculture de seconde génération du Ministère de l’Agriculture, les Etablissements de microfinance, les institutions de formation, les organisations de producteurs, les sociétés privées de chaines de valeur du palmier à huile, du manioc, du riz, du soja (entre autres), les opérateurs de la filière bovine et des chercheurs d’emploi.
Nous avons permis à cette occasion aux participants, bénéficiaires prioritaires des programmes AGI et REMUDEV de s’approprier l’ensemble de nos solutions technologiques et financières présentées plus haut en vue d’œuvrer ensemble à l’accélération de la réalisation des Objectifs de Développement Durable de l’ONU.
Quant à la suite du programme après Yaoundé, la caravane s’ébranlera tour à tour à partir du 26 novembre à Bafoussam, Bamenda (27/11), Buea (29/11), Douala (30/11), Ebolowa (02/12), Bertoua (04/12), Ngaoundéré (06/12), Garoua (09/12) et en fin Maroua (11/12)
Qui vous accompagne dans la réalisation de ces programmes ?
En dehors de MTN et xFARM que je viens de citer, nous comptons une vingtaine de partenaires techniques américains, européens et asiatiques autour du projet, qui ont mis en place un plan de cofinancement, soutenu par une dizaine d’institutions de financement du développement et des banques locales.
Propos recueillis par Célestin Mbakop