Selon vous, pourquoi est-ce qu’un Camerounais devrait souscrire à une police d’assurance ?
C’est une question à la fois vaste et essentielle : nul ne sait de quoi demain sera fait. L’assurance représente un moyen pour l’assuré de vivre sereinement, en ayant la certitude que, face à une éventuelle difficulté, une entité prendra en charge ses besoins.
En cas de maladie, qu’il dispose de ressources financières ou non, l’assuré sait que son assurance interviendra pour lui assurer les soins nécessaires. De même, si un véhicule cause des dommages à autrui, avec ou sans moyens financiers, c’est l’assureur qui prendra ses responsabilités. Enfin, si un incendie ravage une habitation, l’assurance assumera le rôle de soutien, permettant à l’assuré de rebâtir sa vie.
Ainsi, l’assurance constitue aujourd’hui pour nous camerounais, un élément indispensable pour la préservation et la protection de nos biens. Il est donc impératif que les Camerounais prennent conscience de l’importance de souscrire à une assurance.
Très peu de Camerounais font confiance à l’assurance, parce qu’ils estiment que « c’est de l’arnaque ». Que leur répondez-vous ?
Votre question met en lumière un défi crucial dans la perception de l’assurance chez nous au Cameroun. Voici une réponse claire et pédagogique pour dissiper les doutes et éclairer les esprits :
1. L’assurance n’est pas une arnaque, mais un système encadré : Toutes les compagnies d’assurance opérant au Cameroun sont régies par un cadre réglementaire strictement défini. Ce cadre ne se limite pas aux frontières du Cameroun. Il s’inscrit dans le cadre global des règlements interafricains, touchant des pays comme le Gabon, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, et d’autres dans la zone francophone. Cela garantit une harmonisation et une transparence dans le secteur.
2. L’assurance apporte une réelle protection : Beaucoup de gens ne prennent pas le temps de s’informer sur les garanties qu’offre leur contrat d’assurance. Par exemple, une assurance responsabilité civile automobile couvre les dommages que votre véhicule pourrait causer à un tiers. De même, si vous avez un accident personnel avec votre propre véhicule, certaines assurances peuvent vous indemniser. Il suffit de demander et de bien comprendre les termes avant de signer.
3. Les bénéfices de l’assurance dépassent les formalités : Plutôt que de voir l’assurance comme une simple obligation pour éviter des sanctions policières ou soumissionner à des appels d’offres, il faut se poser une question fondamentale : Pourquoi ai-je besoin d’une assurance et quelles sont les garanties auxquelles j’ai droit ? La réponse à cette question révèle la véritable valeur de la couverture.
4. Renforcer la sensibilisation : Une partie du problème réside dans le manque d’information. En tant qu’assuré, il est essentiel de dialoguer avec son assureur, de poser des questions sur les garanties offertes, et de bien comprendre les conditions du contrat. Cela permet de transformer une perception négative en une relation de confiance.
Ce changement de mentalité ne se fera pas du jour au lendemain, mais une approche éducative et transparente pourra convaincre progressivement ceux qui hésitent.
Pensez-vous que les compagnies d’assurance travaillent suffisamment à éduquer les populations sur les différentes polices d’assurance ?
Dans le domaine des assurances, il convient de distinguer deux volets : l’un obligatoire et l’autre facultatif. À ce jour, le législateur camerounais n’a pas rendu obligatoire pour tous la souscription à une assurance. Il est simplement exigé de souscrire à une assurance couvrant les dommages que l’on pourrait causer à autrui. C’est ce que l’on appelle l’assurance responsabilité civile obligatoire, qui demeure la seule forme d’assurance imposée par la loi. En dehors de cette obligation, toutes les autres assurances relèvent du libre choix de l’assuré.
Il appartient donc à l’assuré de prendre l’initiative de se rapprocher d’un conseiller clientèle afin de lui poser des questions telles que : « Que couvre précisément ma police d’assurance ? » Le conseiller, quant à lui, a l’obligation de fournir des réponses claires et précises. Il s’agit ici d’un dialogue nécessitant une communication bilatérale.
Des campagnes de sensibilisation sont régulièrement organisées, bien qu’elles ne se déroulent peut-être pas avec l’intensité attendue par certaines franges de la population. Chaque compagnie d’assurance dispose cependant de sa propre stratégie de communication, qu’elle met en œuvre auprès de ses prospects ou de ses assurés, afin de leur expliquer les différents produits et leurs spécificités. De surcroît, à l’ère du numérique, il est désormais possible pour tout un chacun d’accéder facilement à des informations détaillées sur les différents types de polices d’assurance.
De l’avis de certains assurés, les contrats d’assurance arrivent généralement après paiement de la prime. Qu’est-ce qui peut expliquer cela ?
Le principe est relativement simple. Permettez-moi d’en résumer la procédure. Vous commencez par exprimer vos besoins à l’assureur : par exemple, vous souhaitez protéger votre famille, votre domicile, votre véhicule ou encore un coffre-fort. À partir de ces informations, le conseiller clientèle élabore une proposition d’assurance. Cette proposition comprend des garanties déterminées ainsi qu’un prix, que l’on appelle la prime.
C’est sur la base de cette proposition, une fois la prime réglée, que le contrat d’assurance vous est délivré. Ainsi, il est primordial que vous demandiez à votre conseiller de vous présenter en amont la proposition d’assurance, laquelle détaille les garanties associées à la prime que vous vous apprêtez à payer. Une fois cette étape franchie, et après règlement de la prime, le contrat vous est remis conformément aux conditions énoncées dans la proposition. De ce fait, vous ne devriez pas être pris au dépourvu
L’assuré peut-il attaquer un contrat qu’il juge décaler de ses objectifs ?
Le contrat d’assurance repose sur un principe fondamental de confiance, établi sur la déclaration initiale de l’assuré et les garanties qui lui ont été proposées. Si, à un moment donné, vous estimez que le contrat délivré ne correspond pas pleinement à vos besoins, il vous est possible de le modifier en sollicitant un avenant. Cet avenant doit préciser les termes souhaités ainsi que les garanties que vous désirez voir inclues au contrat. Une telle modification peut avoir une incidence directe sur le montant de la prime, qu’il s’agisse d’une majoration ou d’une minoration.
Par exemple, dans le cadre d’une assurance responsabilité civile obligatoire, l’assurance de votre véhicule), vous souscrivez principalement pour couvrir les dommages causés à des tiers. Cependant, cette couverture ne s’étend pas nécessairement aux passagers transportés dans votre véhicule. Si vous constatez ultérieurement que ces derniers ne sont pas assurés, vous pouvez demander à votre assureur une modification du contrat, incluant une indemnisation pour les personnes transportées. L’assureur a alors l’obligation de réviser la prime et de vous informer des ajustements financiers à effectuer.
Ainsi, vous aurez une maîtrise complète des termes de votre contrat. Souscrire à une assurance reflète avant tout votre volonté de protéger votre patrimoine contre les aléas futurs susceptibles de l’affecter. Si, à l’occasion de votre déclaration initiale, une erreur a été commise, vous disposez de la possibilité de la rectifier. Dans ce cas, l’assureur a le devoir de vous proposer des garanties adaptées à la protection que vous souhaitez apporter à votre bien
Quelle est la pertinence de la carence dans un contrat d’assurance ?
La carence dans un contrat d’assurance joue un rôle essentiel en garantissant l’équilibre des relations entre l’assureur et l’assuré. En effet, la carence désigne une période pendant laquelle les garanties prévues par le contrat ne sont pas encore applicables, même si ce dernier est en vigueur. Cette période de carence commence généralement à la date de souscription du contrat et peut varier en fonction de la nature de l’assurance et des conditions spécifiques établies par l’assureur.
Toutefois, l’objectif principal de la carence est d’éviter les abus, par exemple, dans le cas où une personne chercherait à souscrire une assurance uniquement après avoir connaissance d’un risque imminent ou après la survenue d’un sinistre. Une fois la période de carence écoulée, l’assuré peut pleinement bénéficier des garanties du contrat.
Ainsi, bien que la carence puisse parfois être perçue comme une contrainte, elle constitue un mécanisme clé pour garantir une gestion équitable et durable des assurances, protégeant à la fois les intérêts des assurés et des assureurs.