Après Nairobi en 1973, le Maroc va accueillir du 9 au 15 octobre 2023, les Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Un grand retour en Afrique 50 ans après. Cet événement se tient dans un contexte où le Maroc pleure près de 3000 morts, suite au séisme de magnitude 7 qui a frappé la province d’Al-Haouz, au sud de Marrakech, dans la nuit du 8 au 9 septembre 2023.
« Nous sommes de tout cœur avec le peuple marocain qui subit les conséquences dévastatrices du tremblement de terre ayant coûté la vie à de nombreuses personnes, blessé tant d’autres et causé de lourds dégâts au Sud de Marrakech. Nous avons présenté nos plus sincères condoléances aux autorités du Royaume et offert tout notre appui au pays à la suite de cette catastrophe. À ce stade, nous concentrons toute notre énergie sur le peuple marocain et les autorités qui font face à cette tragédie », peut-on lire sur le site internet dédié aux Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale.
Réunir les acteurs autour des grands dossiers mondiaux
Les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) sont l’occasion de réunir des acteurs d’horizons divers (dirigeants du secteur public (banques centrales, ministères des finances et du développement, parlementaires) et du secteur privé ( représentants d’organisations de la société civile, experts issus des milieux universitaires) autour des grands dossiers mondiaux que sont la conjoncture économique mondiale, la lutte contre la pauvreté, le développement économique, l’efficacité de l’aide, etc.
Cet évènement donne également lieu à toute une série de séminaires, séances d’information régionales, conférences de presse et autres sessions consacrées à l’économie mondiale, au développement international et au système financier international. Les thématiques qui seront abordées à Marrakech visent à : renforcer la résilience face à l’économie mondiale qui s’affaiblit, assurer la relance transformationnelle, car l’impact des récentes crises économiques sur les pays a accru la nécessité des réformes structurelles pour renforcer la croissance et assurer une transformation qui favorise l’inclusion et la diversification, qui répond au défi existentiel du changement climatique et qui soutient la numérisation.
Revitaliser la coopération mondiale
Aussi, la rencontre de Marrakech vise à revitaliser la coopération mondiale. Le monde en effet est aujourd’hui confronté au risque de « fragmentation géoéconomique induite par des politiques, ce qui pourrait compromettre les gains économiques réalisés au cours des dernières générations ». Atténuer ce risque « nécessite des efforts concertés pour faire avancer les domaines d’intérêt commun, tels que la lutte contre les changements climatiques, l’insécurité alimentaire et le renforcement de la préparation aux pandémies». Les Assemblées annuelles de 2023 « offriront l’opportunité de revitaliser la coopération mondiale ».
Une vitrine pour présenter le potentiel économique de l’Afrique
Abebe Aemro Sélassié est le directeur du département de l’Afrique sub-saharienne au Fonds monétaire international. Dans une interview accordée à La Nouvelle Tribune, spécial 2023, il a partagé son point de vue sur l’importance de la tenue des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Marrakech. Pour lui, cet événement « représente bien plus qu’une simple réunion institutionnelle, il témoigne de l’engagement du FMI envers ses pays membres dans la région en ces temps difficiles ».
« L’organisation de ces Assemblées annuelles au Maroc est une vitrine pour l’immense richesse culturelle de l’Afrique et une opportunité de promouvoir son potentiel économique. C’est une occasion de montrer que l’Afrique est bien ancrée dans le 21ème siècle. Je parle d’Afrique en générale car nous voyons ces assemblées, au même titre que la zone de libre-échange continentale africaine qui intègre les pays d’Afrique du Nord au Sud, comme un évènement unique pour le continent dans son ensemble, et non pas juste pour le Maroc ou l’Afrique du Nord », précise Abebe Aemro Sélassié.
Dans l’interview accordée à La Nouvelle Tribune, le directeur du département de l’Afrique sub-saharienne du FMI parle également des mesures prises pour aider financièrement les pays africains à faire face aux chocs actuels. « 45 des 190 pays membres du FMI se trouvent en Afrique subsaharienne. Notre appui financier aux pays de la région intervient généralement dans le cadre des programmes visant à soutenir les réformes de transformation des économies en cours dans les pays et à aider nos membres à faire face à des crises », renchérit Abebe Aemro Sélassié.
Une opportunité pour le Royaume du Maroc de renforcer son attractivité
La tenue des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale au Maroc « démontre la capacité éprouvée du Royaume en tant que destination privilégiée pour l’organisation des grandes conférences internationales, et le choix de Marrakech renforce sa réputation en tant que ville internationale ouverte sur le monde ».
Les réunions, apprend-on, se tiendront à Bab Ighli. Ici s’est tenue la COP 22 pour le climat en novembre 2016 avec près de 30 000 participants, ainsi que le premier sommet africain sur l’action climatique. Le 5ème sommet mondial de l’entrepreneuriat s’est tenu, toujours à Bab Ighli en 2014, réunissant des Chefs d’Etat, des représentants des gouvernements et plus de 3000 entrepreneurs. Le Gitex Africa a récemment eu lieu au même endroit.
Les réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale 2023 « offrent l’opportunité au royaume de renforcer son attractivité et de promouvoir son image : un pays stable et tolérant, ouvert et dynamique, riche de son patrimoine immatériel, de son histoire séculaire, de sa culture, de sa gastronomie, et marqué également par les progrès réalisés au cours des 20 dernières années sur les plans démocratique, social et économique ».
« Le choix du Maroc pour accueillir une rencontre mondiale du niveau des assemblées générales annuelles du Groupe de la Banque mondiale et FMI, lesquelles se tiennent toutes les trois années dans un continent différent, reflète l’intérêt particulier que les institutions financières internationales accordent au Royaume. Cet événement offre au Maroc, l’opportunité de faire entendre la voix du Continent africain auprès de la Communauté internationale», a déclaré Aziz Akhannouch, Chef du gouvernement du Maroc.
