Le premier colloque international des Assurances s’est achevé hier, 18 octobre 2023, à Douala, au Cameroun. Moment d’échanges et de partage d’expériences qui a réuni tous les acteurs des secteurs boursier et assurance, les régulateurs entre autres. « Assurances et marchés financiers », la thématique développée pendant les deux jours qui ont meublé les travaux. Le sujet a toute sa place dans l’espace boursier de la Cemac qui se caractérise par une faible participation des compagnies d’assurances aux opérations sur le marché financier communautaire.
Le colloque avait pour objectif principal d’inciter les compagnies d’assurances à investir sur le marché financier. Concrètement, il était question de leur présenter les nouveaux outils mis en place afin de les encourager à entrer en bourse.
« Le but du colloque c’est de présenter les évolutions du marché financier, les principaux produits du marché financier sont présentés aux assureurs et on leur indique aussi comment investir et aussi en cas de mobilisation de fonds parce que les assureurs aussi ont besoin de fonds propres, pour pouvoir intervenir, distribuer leurs produits », a indiqué Serge yanic Nana, président & CEO Financia Capital, par ailleurs, président de l’Association des sociétés de bourses d’Afrique Centrale (ASBAC).
Contrairement aux banques classiques, les compagnies d’assurances affichent une certaine lourdeur quant à leur introduction en bourse. Elles sont pourtant dotées d’un énorme potentiel, en matière d’encaissement des fonds. Tout au long des travaux du colloque, il leur a été présenté les atouts des marchés financiers. L’intérêt de l’entrée en bourse des sociétés d’assurances pourrait se résumer en quatre points. Pour Abel Blaise Ezo’o Engolo, secrétaire général de la CIMA, c’est une solution aux contraintes réglementaires, un moyen de levée des fonds pour le financement de vos exploitations ;un indicateur de bonne gestion, catalyseur de potentiel de développement pour l’entreprise et une contribution majeure au financement et au développement des économies des pays membres.
Accompagner le financement des économies
« Nous avons pensé qu’il est de bon ton que les assureurs mettent un peu la main à la pâte pour accompagner le financement de nos économies, c’est l’un des rôles du régulateur que nous sommes en droite ligne avec le traité qui a institué la CIMA. Il s’agit de faire en sorte que à travers le marché financier, la bourse et ses professionnels, mettre à la disposition des entreprises, opérateurs économiques qui en ont besoin, les capacités, la trésorerie et les moyens pour leur développement. Mais il s’agit de le faire en faisant attention à ne pas étouffer les compagnies d’assurances elles-mêmes » précise Abel Blaise Ezo’o
Il va poursuivre en notant que la nécessité d’un rapprochement entre les assureurs et les marchés financiers relève d’une démarche inéluctable qui conduit les « investisseurs institutionnels » vers les organismes et professionnels de placements et réciproquement.
Les assurances disposent d’un matelas financier assez important et le décalage entre le jour de l’encaissement et celui du paiement de l’indemnité ou de la prestation due, pourraient leur permettre d’opérer sur les marchés financiers.
Suivant les volumes, les actifs représentatifs des engagements réglementés des compagnies d’assurances de la zone Cemac s’élèvent en effet à 815 milliards FCFA au 31 décembre 2022. Dans ce registre, les actifs mobiliers, (actions, obligations et Autres Titres de créances négociables) sont évalués à plus de FCFA 370 milliards. « Ce volant de placement reflète le potentiel qui pourrait dynamiser et fluidifier les activités du marché financier de la zone Cemac », a conclu Abel Blaise Ezo’o Engolo.
