Lutte contre les accidents : Des moniteurs d’auto-école dans le viseur du gouvernement
(Leconomie.info) - Une note du ministre des Transports précise que désormais, seuls ceux qui disposent du Certificat d’aptitude professionnel à l’enseignement de la conduite des véhicules à moteurs, peuvent former les futurs conducteurs.
3 400. C’est le nombre d’accidents de la circulation enregistrés sur les routes camerounaises, au premier semestre 2024, selon les chiffres de la police et de la gendarmerie nationale, compilés et publiés par le ministère en charge de l’Administration territoriale (Minat), lors de la récente conférence semestrielle des gouverneurs de région à Yaoundé. Ces accidents de la circulation enregistrés sur les 06 premiers mois de l’année en cours sont à l’origine de 256 morts et 254 blessés. Et la plupart du temps, l’homme est pointé du doigt comme étant à l’origine de plusieurs accidents.
Dans le cadre des réformes entreprises pour assainir le circuit d’obtention et de délivrance du permis de conduire, Jean Ernest Massena Ngallè Bibehe, ministre des Transports (MinT), a récemment publié un communiqué afin non seulement d’assainir ce secteur mais également de constituer un fichier des opérateurs crédibles.
Dans ledit communiqué, le membre du gouvernement invite les moniteurs d’auto-écoles détenteurs d’un certificat d’aptitude obtenu avant la date du 30 janvier 2020 à se rapprocher de la délégation régionale des transports de leur région au plus tard le 31 octobre 2024. Ces moniteurs d’auto-écoles vont s’enquérir des modalités de leur enregistrement dans le Système de sécurisation des documents de transport (SSDT).
« Cette note est salutaire. Le ministre des Transports voudrait que tous ceux qui forment des conducteurs soient au préalable eux-mêmes des spécialistes. Le ministre dit que seuls ceux qui disposent du Certificat d’aptitude professionnel à l’enseignement de la conduite des véhicules à moteurs peuvent former les futurs conducteurs. Nous avons actuellement dans notre métier, des personnes incapables de vous expliquer ce que signifie une ligne jaune continue ou une ligne discontinue sur une chaussée mais se prévalent d’être moniteur auto-école » déplore Philippe Maturin Mbong, promoteur de l’auto-école Philippé.
Dans son communiqué, le Ministre des Transports précise que seuls les moniteurs formés par les structures agréées par ses soins et détenteur du Certificat d’aptitude professionnelle à l’enseignement de la conduite des véhicules à moteur (CAPEC), conformément aux textes en vigueur, sont pris en compte dans le fichier national y relatif.
Confusion
Si elle est bien appréciée chez certains moniteurs d’auto-école, la note du MinT soulève néanmoins quelques ambiguïtés au sein de ce corps de métier. « Le CAPEC est obtenue après une formation et sanctionnée par la délivrance d’un diplôme du ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle après un passage obligatoire par l’examen national » précise un responsable d’auto-école. Il poursuit : « nous ne savons donc pas si la note du ministre des Transports veut contrecarrer les CAPEC délivrés par le ministère de l’emploi et de formation professionnelle ».
Selon notre source, la note publiée par le MinT est interprétée au sein de la corporation des auto-écoles sème la confusion.
« Le véritable problème c’est que, le ministère du Transport et celui de l’Emploi délivrent tous deux des CAPEC, sauf que lorsque qu’un moniteurs auto-école veut se mettre en règle, ceux qui ont des CAPEC délivrés par le ministère de l’Emploi et de la formation professionnel ont plus de difficultés à constituer le dossier. C’est le CAPEC du ministère des Transports qui est souvent privilégié » regrette notre source.