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L’Union africaine envisage de lancer une agence de notation de crédit en 2024

(Leconomie.info) - L’objectif est d’apporter des notations propres aux pays du continent, indépendamment de celles souvent publiées par des agences internationales.

L’Union africaine envisage de lancer une agence africaine de notation de crédit en 2024, selon une information de nos confrères de Reuters. Cette agence, qui élaborera sa propre évaluation des risques liés aux prêts accordés pays africains, sera basée sur le continent, a confié Misheck Mutize, expert de notation auprès de l’Union africaine.

La nouvelle entité, purement africaine, devrait répondre aux préoccupations selon lesquelles les notations attribuées aux pays du continent sont injustes et avec des critères inadaptés au contexte africain. « Nous avons déjà un grand intérêt de la part du secteur privé pour soutenir la mise en œuvre de ce projet », a déclaré Mutize, précisant qu’il vise le lancement en 2024.

Notations injustes

Depuis plusieurs années, l’Afrique a toujours critiqué la notation de crédit accordé au continent. L’Union africaine et les pays membres dénoncent régulièrement le monopole des agences de notation américaines, estimant que les agences d’évaluation sont mal informées sur les économies africaines et émettent des avis injustes.

Plusieurs États africains ont vu leur profil de risque déclassé au cours des six premiers mois de 2023, ce qui a rendu l’acquisition de la dette plus coûteuse. Ainsi, pour la seule période courant de janvier à juin 2023, 13 avis dépréciatifs portant sur la note souveraine, dont 7 dégradations et 6 avis négatifs, ont été attribués à 11 pays d’Afrique par les agences de notation. Parmi les pays visés, le Cameroun, le Kenya et le Nigeria ont vu leurs notes de crédit abaissées par Moody’s Investors.

Selon un rapport du Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud) publié en début d’année 2023, les approches de S&P Global Ratings, Moody’s et Fitch Ratings ne seraient pas adaptées à l’Afrique, car elles reposent sur des algorithmes préparés pour une certaine approche de la macroéconomie et ne prennent pas en compte les réalités plus concrètes et spécifiques. Le Pnud reproche aux analystes de ces agences de notation de « manquer de précision en produisant des analyses de risque qui tiennent compte de la vision courante des investisseurs sans évaluer en détail la réalité africaine ».

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