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Home » Louise De Maerteleire Ngo-Mboui : « La notation en FCFA ne change pas directement la perception des créanciers internationaux sur l’eurobond en dollars »
Interview

Louise De Maerteleire Ngo-Mboui : « La notation en FCFA ne change pas directement la perception des créanciers internationaux sur l’eurobond en dollars »

(Leconomie.info) - Le gouvernement camerounais a récemment annoncé avoir entamé des démarches en vue d’obtenir une notation souveraine FCFA grâce à un partenariat avec l'agence de notation ivoirienne, Bloomfield Investment Corporation. Cette initiative qui intervient dans un contexte où le Cameroun se prépare à honorer l’échéance de son eurobond de 750 millions USD (422,1 milliards de FCFA) émis en 2015, pose un défi sur sa perception globale et son impact sur la confiance des investisseurs. L’Economie s’est entretenu avec l’ingénieur financier, Louise De Maerteleire Ngo-Mboui, enseignante en finance d’entreprises et finances publiques et Fondatrice du cabinet de conseil Africa's Finances and Territories (AFT).
François Gaël MbalaBy François Gaël Mbala21 octobre 2025Aucun commentaire6 Mins Read
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Selon vous, les notations en monnaie locale portée par Bloomfield ne masquent-elles pas les risques réels liés à la dette en devise étrangère pour les pays africains ?

Une bonne note en monnaie locale ne règle pas la question clé : trouver des dollars ou des euros pour honorer la dette extérieure. La solvabilité domestique ne doit pas masquer la vulnérabilité externe. Beaucoup de pays africains financent leurs infrastructures via des eurobonds ou des prêts multilatéraux en dollars/euros.

Une notation en monnaie locale ne reflète pas le risque de refinancement ou de remboursement en devises fortes. Concrètement, un pays peut être solvable en FCFA ou en naira, mais incapable de mobiliser suffisamment de devises pour honorer ses échéances extérieures. Ainsi, la notation locale est pertinente pour mesurer la capacité de paiement domestique, mais elle ne doit pas être interprétée comme un indicateur global de soutenabilité de la dette.

Quel peut être l’impact d’une notation en monnaie locale sur les économies fortement dépendantes des importations et des exportations en devises étrangères ?

Quand on importe son énergie ou ses denrées alimentaires, la notation locale ne protège pas contre la facture en devises. Les exportateurs de matières premières restent exposés à la volatilité des cours mondiaux.  Pour rappel, les pays importateurs nets concernent le pétrole, les biens manufacturés ou encore les denrées alimentaires Leur vulnérabilité au taux de change reste élevée. Une notation locale favorable ne protège pas contre une dépréciation qui renchérit les importations.

Pour les Pays exportateurs, même si les recettes en devises (cacao, pétrole, minerais) renforcent la balance des paiements, la volatilité des cours mondiaux peut fragiliser la capacité de remboursement externe. L’implication essentielle est que les investisseurs doivent lire la notation locale comme un complément, pas comme un substitut aux notations en devises.

Une notation basée sur la monnaie locale ne peut-elle pas créer une fausse sécurité pour les investisseurs en leur faisant croire que les pays africains sont plus solvables qu’ils ne le sont réellement en devise étrangère ?

Une notation locale flatte la résilience interne, mais peut donner l’illusion d’une solvabilité globale. Pour sécuriser les investisseurs, le vrai test reste la capacité à lever et rapatrier des devises.

Le risque peut en effet porter sur une perception biaisée : une bonne note locale peut donner l’impression d’une solvabilité globale solide, alors que la contrainte réelle réside dans l’accès aux devises. Cela engendrerait un risque de sous-évaluation des primes de risque sur les eurobonds africains, puis le revers en boomerang par une correction brutale en cas de crise de change.

Quels sont les risques potentiels d’une approche de notation qui se concentre exclusivement sur la monnaie locale, notamment en termes de volatilité des taux de change et d’inflation ?

Une monnaie peut être notée solide localement et perdre 30 % de sa valeur en quelques mois car l’inflation érode la capacité réelle de remboursement, même si la note locale reste stable.

Je rappelle qu’en termes de taux de change, les monnaies africaines sont souvent exposées à des dévaluations rapides (ex. naira, cedi). Or en cas d’inflation, une notation locale ne neutralise pas le risque d’érosion du pouvoir d’achat, qui peut fragiliser la capacité réelle de remboursement. Sur les marchés domestiques, les investisseurs locaux peuvent être protégés, mais les investisseurs étrangers restent exposés à la convertibilité et au rapatriement des fonds.

Comment les agences de notation financière prennent-elles en compte les spécificités économiques et politiques des pays africains lors de l’évaluation de leur solvabilité ?

A mon humble avis, les agences de notation financière doivent intégrer la réalité africaine : dépendance aux matières premières, gouvernance, stabilité politique en construction. Nous pouvons ainsi saluer l’atout de la publication de Bloomfield qui met en avant la capacité de mobilisation interne, souvent sous-estimée par les grandes agences.  

Je préconise comme facteurs économiques : structure de l’économie (dépendance aux matières premières, diversification), niveau de réserves de change, déficit budgétaire. Cette méthode est complétée par des facteurs politiques : stabilité institutionnelle, gouvernance, risques sécuritaires. L’approche Bloomfield privilégie des fondamentaux domestiques et de la capacité de mobilisation interne, ce que les grandes agences internationales tendent à sous-pondérer. 

Parlant de la notation financière en monnaie locale, le Cameroun vient justement de solliciter Bloomfield pour une première notation souveraine en FCFA. Entend experte de ces questions, qu’est-ce que cela peut apporter au pays qui s’apprête à honorer l’échéance de son eurobond de 750 millions de dollars émis en 2015, coté à la Bourse de Dublin et assorti d’un taux d’intérêt de 9,50 % ? 

Le noble objectif de la notation locale consiste à renforcer la crédibilité du Cameroun sur le marché régional (CEMAC), attirer des investisseurs africains et diversifier ses sources de financement.

 En lien avec l’eurobond : la notation en FCFA ne change pas directement la perception des créanciers internationaux sur l’eurobond en dollars, mais elle peut : Améliorer la confiance des investisseurs domestiques et régionaux en diversifiant les sources de financement. Réduire la dépendance aux marchés extérieurs en développant un marché obligataire local. Donner un signal de transparence et de discipline budgétaire. Toutefois, pour honorer l’échéance de 750 M$ à 9,5 %, le Cameroun devra mobiliser des devises fortes, c’est donc la disponibilité en devises qui comptera afin d’assurer ce remboursement. La notation locale ne garantit pas cette capacité, mais elle peut faciliter des refinancements régionaux en FCFA pour alléger la pression. 

En synthèse : Les notations en monnaie locale de Bloomfield apportent une lecture utile de la solvabilité domestique des États africains, mais elles ne doivent pas occulter les risques liés à la dette extérieure en devises fortes. Elles peuvent renforcer la crédibilité sur les marchés régionaux, mais présentent aussi des limites si elles ne sont pas complétées par une analyse en devises étrangères.

Pour résumer, la notation en monnaie locale est un outil utile pour valoriser la résilience domestique des économies africaines et stimuler les marchés régionaux. Mais elle doit toujours être lue en parallèle des notations en devises étrangères, faute de quoi elle risque de donner une image incomplète de la solvabilité réelle.

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Bloomfield Cameroun Louise De Maerteleire Ngo-Mboui Notation en monnaie locale Notation financière
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