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Home » Les Agences de notation financière complotent-elles contre l’Afrique ?
Opinions

Les Agences de notation financière complotent-elles contre l’Afrique ?

La RédactionBy La Rédaction9 juillet 2025Aucun commentaire9 Mins Read
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Le 4 juin dernier, Fitch a abaissé la note de crédit d’AFREXIMBANK à BBB-, et l’a
assortie d’une perspective négative, la plaçant ainsi à un palier de la catégorie dite spéculative
ou pourrie (Junk). Fitch motive sa décision en soulevant le risque lié à la restructuration de
certains prêts souverains accordés à des Etats en difficulté à l’instar de la Zambie, du Soudan
du Sud ou du Ghana ; une évaluation immédiatement battue en brèche par le MAEP (le
Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs), l’organe de l’Union Africaine (UA) -crée en
2003 par le Comité de Suivi des Chefs d’Etat et de Gouvernement en abrégé HSGIC-, chargé
du suivi des notations financières et du développement de l’agence de notation africaine
(AfCRA) en gestation.


Cette actualité récente sus évoquée nous amène à travers cet article à interroger les
intentions des agences de notations sur le continent africain. Notre démarche consistera dans
un premier temps à mettre en relief la genèse et le fonctionnement des agences de notation,
ensuite nous ferons une brève exégèse des critiques qui leur sont faites en mettant un accent
particulier sur les critiques africaines, et enfin nous évoquerons les enjeux autour de la
création de l’AfCRA.

Genèse et fonctionnement des agences de notation

Le rating (la notation) naît du renseignement économique aux Etats-Unis au 19 e siècle.
Tout part de la Mercantile Agency spécialisée dans l’information commerciale, qui en
devenant R. G. Dun & Company élargira ses activités aux données économiques et
financières. Elle effectuera en 1900 des compilations d’informations sur plus d’un million
d’entreprises, principalement américaines, tout en formulant en plus un avis sur leur
solvabilité (Sylla, 2002). Par la suite en 1909, le journaliste John Moody va commencer à
attribuer des notes aux titres obligataires des chemins de fer. Moody poursuivra courant 1910
avec la notation des obligations du secteur industriel, des entreprises de service public, des
titres souverains (et des collectivités décentralisées) aux Etats-Unis et dans la diaspora.
Les notations financières serviront de référentiel indicatif aux acteurs du système financier,
pour distinguer les titres de dette les plus solvables. De nos jours, les agences de notation
Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch -surnommées le Big Three-, grâce à une stratégie de
rachat des autres agences, détiennent à elles seules 94% des parts de marché à travers le
monde (selon le Office of Credit Ratings, 2024). Pour asseoir sa domination, et renforcer sa

crédibilité, le Big Three a procédé à des recrutements réguliers des talents montants ou
confirmés de la finance à travers le monde, se constituant ainsi un vaste réseau et une solide
réputation dans les milieux financiers.

A l’origine, les publications émises pour être vendues aux investisseurs, constituaient
la principale source de revenus des agences de notation. Mais depuis la récession de 1970, ce
sont les émetteurs de dette qui payent les agences de notation pour être notés. Lorsqu’un
contrat est signé entre un émetteur de dette et une agence de notation, l’agence désigne un
analyste en chef dont la mission est de réunir des informations sur l’émetteur en collaboration
avec ce dernier. Cette collaboration se fait avec le management et les actionnaires pour
l’établissement d’une note corporate (lorsque l’émetteur est une entreprise), ou avec les
dirigeants d’un pays et/ou d’une Banque centrale pour l’établissement d’une note souveraine.
Selon Gaillard (2011), les principaux déterminants des notations souveraines sont : le PIB

brut par habitant, l’inflation, le ratio dette sur exportations, et la survenance ou non d’un
défaut souverain dans un passé proche. Après la collecte d’informations auprès des dirigeants,
l’analyste en chef fait un exposé qui est discuté au sein d’un comité de notation, constitué de
plusieurs autres analystes de l’agence. Les discussions au sein du comité aboutissent à
l’attribution d’une note à la suite d’un vote. Après la publication de la note, l’analyste en chef
va continuer de suivre l’évolution économique, financière et politique des entités placées sous
sa supervision. En fonction de l’actualité, un comité de notation extraordinaire peut être
convoqué par l’analyste en chef pour réévaluer le risque de crédit de l’émetteur (Nye, 2014).
Petite exégèse des critiques à l’endroit des agences de notation

Les agences de notation essuient de nombreuses critiques depuis la crise asiatique de
1997-1998 dans laquelle le Big Three a joué un rôle aggravant sans toutefois en être la cause
principale. Sa responsabilité s’est manifestée à plusieurs niveaux : Sous-évaluation des
risques avant la crise selon Nye (2014) ; réactions tardives et procycliques pour Ferri et al
(1999) ; conflits d’intérêts et manque de transparence d’après Reisen et al (1999) ; et impact
négatif sur la confiance des marchés (Radelet et al., 1998).
Après la crise asiatique, la crise des subprimes de 2007-2008, qui engendra une crise
financière mondiale, a aussi mis en lumière le rôle controversé du Big-Three, et a abouti à une
série de réformes (à l’instar du renforcement de la régulation aux Etats-Unis via le Dodd-
Frank Act de 2010, du renforcement des normes via le G20 et l’Organisation Internationale
des Commissions de Valeurs en abrégé IOSCO), visant à corriger les failles des agences de
notation. Les critiques étaient les suivantes : Surévaluation des produits financiers complexes
(White, 2010) ; conflits d’intérêts dans le modèle économique des agences, (Bolton et al.,
2012) ; dégradations tardives et procycliques (Coffee, 2009) ; impact sur la confiance des
marchés et contagion systémique (Rajan, 2010) ; manque de transparence et insuffisance
réglementaire pour le FMI (2008) qui avait souligné que les méthodologies des agences
étaient opaques et mal adaptées pour évaluer les produits financiers complexes comme les
CDO (Collateralized Debt Obligation).
Mais les critiques les plus dures envers les agences de notation vont intervenir pendant
la crise financière de la zone euro de 2010-2012 : Sous-estimation initiale des risques selon
De Grauwe et al (2012) ; dégradations tardives et procycliques pour Arezki et al (2011) ;
influence excessive sur les marchés et les politiques d’après Gärtner et al (2011) ; conflits

d’intérêts et opacité, (Bolton et al., 2012) ; Critiques politiques et influence excessive, d’après
la Commission Européenne (2013) qui percevait parfois les dégradations des agences comme
des jugements politiques plutôt que des analyses économiques objectives.
Les récentes critiques africaines

Le récent abaissement (de BBB à BBB-) par Fitch de la note attribuée à
AFREXIMBANK a suscité de vives critiques à travers le continent africain. Les experts (à
l’instar de l’ex PDG d’AFREXIMBANK Benedict Oramah) parlent d’une méthodologie
d’analyse et d’évaluation inadaptée. Ils font remarquer l’incongruité de classer les prêts
accordés dans le cadre d’une collaboration entre gouvernements et garanties réciproques, avec
les mêmes principes que ceux qui sont adoptés pour les prêts et les euro-obligations émises
sur le marché. La dégradation injustifiée de Fitch ferait donc suite à une surestimation des
risques de solvabilité d’AFREXIMBANK.
Cette mauvaise évaluation de Fitch est le fait d’une non prise en compte du contexte
spécifique des institutions africaines, et de la solidité financière d’AFREXIMBANK, en
particulier sa gestion prudente des risques dans son rôle de financement du commerce
africain. Il faut noter que le Big Three est faiblement présent en Afrique, avec des bureaux
administratifs de S&P et Moody’s uniquement présents en Afrique du Sud. En opérant avec
des infrastructures minimales sur le continent –contrairement à une couverture plus
importante en Amérique latine ou en Asie-, le Big Three a donc une capacité réduite à
contextualiser les risques fiscaux, interpréter les signaux politiques ou suivre les dynamiques
des réformes internes.
Mais au-delà de ces critiques sus évoquées sur la méthodologie, on peut légitimement
soupçonner le Big Three de vouloir freiner les ambitions africaines de renforcement
d’intégration, et d’intensification du commerce intra-africain. En effet, la banque africaine
d’import-export AFREXIMBANK abrite en son sein le PAPSS (Pan-African Payement and
Settlement System traduit en français par Système de Paiement et de Règlement Panafricain),
qui est une nouvelle infrastructure de marché ayant la capacité d’interconnecter les marchés
africains, et de faciliter les paiements frontaliers instantanés dans les monnaies locales
africaines.

Selon AFREXIMBANK (2012), plus de 80% des opérations de paiement
transfrontalières africaines en provenance des banques africaines, devaient transiter hors de
l’Afrique à des fins de compensation et de règlement au travers des relations bancaires
internationales (ce qui est très profitable à tous les acteurs intervenant dans ce circuit de
compensation et de règlement). Désormais, les adhérents du PAPSS ne sont plus soumis à
l’obligation de convertir les monnaies locales en monnaies fortes telles que le dollar US ou
l’euro, ce qui permet à l’Afrique d’économiser plus de 5 milliards de dollars US en coûts de
transaction par an. Le mobile du complot contre l’Afrique serait donc tout trouvé : empêcher
l’Afrique d’accéder à la souveraineté monétaire en s’affranchissant progressivement de la
dépendance au dollar US (et à l’euro pour les pays de la zone franc), et de réaliser des
économies chiffrées à plusieurs milliards de dollars US par an. La dégradation de la note
d’AFREXIMBANK pourrait augmenter ses coûts d’emprunt (Gaillard, 2011), et ainsi limiter
son soutien au commerce africain.

Enjeux autour de la création d’une agence de notation africaine

Lorsqu’on analyse la notation des 32 pays africains soumis à l’évaluation de crédit,
seuls le Botswana et l’Île Maurice sont classés dans la catégorie investissement, les seules
banques étant la BAD notée triple A et AFREXIMBANK notée BBB- (voir Tableau 1).
Ainsi, pour assurer une meilleure visibilité aux acteurs économiques et aux investisseurs, il est
nécessaire (mais non suffisant) pour l’Afrique de se doter d’une agence de notation financière.
L’AfCRA dont le lancement est prévu en septembre 2025, aura une activité centrée sur la
notation de la dette souveraine en monnaie locale émise par les Etats, les institutions et les
entreprises du continent africain.
L’AfCRA intègrera les données et les indicateurs socio-économiques spécifiques à
chaque sous-région et adaptés aux réalités africaines. Pour garantir sa crédibilité et affirmer
son impartialité, l’AfCRA ne sera pas détenue par les gouvernements africains mais plutôt par
des acteurs du secteur privé africain. Mais, il est important d’interpeller les dirigeants
africains sur la nécessité de privilégier la compétence à la nationalité dans le recrutement du
personnel administratif et technique de l’AfCRA, afin d’avoir une agence compétitive et donc
crédible par ses résultats. Les dirigeants africains devraient également encourager
l’émergence des Fintech offrant aux marchés financiers africains des couvertures de risques
de type CDS (Crédit Default Swap) ou TRS (Total Return Swap) sur les grandes entreprises
ou les Etats.

En définitive, il existe d’autres moyens pour mesurer la solvabilité des émetteurs de
dette, on peut citer à titre d’exemple les CDS, les Spreads (primes de risque), les Yields (les
rendements obligataires), les notations et indices souverains des banques ou des fonds
d’investissement. Ces autres instruments peuvent être utilisés par les entités africaines auprès
des marchés financiers, pour défendre leur stabilité financière, et obtenir des coûts d’emprunt
les plus bas possibles ; car les marchés ne prennent pas toujours en compte les notes
financières des agences de notation. A titre illustratif, alors que les agences de notation
faisaient perdre à la France son triple A en janvier 2012, ses taux d’emprunt vont plutôt
baisser de 3,5% à 2,1% la même année.


Par Clothaire Armel SADJIFILE, Economiste Chercheur, clothairesadif@gmail.com

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