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Le PIB de l’Afrique pourrait régresser à 4,1 % en 2022

En hausse de l’ordre de 6,9 % en 2021, malgré une constriction de 1,6 % en 2020 due à la pandémie, des pressions inflationnistes causées par la guerre Russie-Ukraine, pourraient rétrograder la croissance du Produit intérieur Brut (PIB) des pays africains à 4,1 % en 2022 et rester « gelée » à ce stade jusqu’en 2023.

C’est la substance d’un rapport portant sur « des Perspectives économiques en Afrique 2022 », de la Banque africaine de développement (BAD), parue le 24 mai 2022. Dans son document, l’institution financière africaine alerte sur la probabilité d’une crise alimentaire imminente en lançant une Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de 1,5 milliard de dollars, approuvée par le conseil d’administration du Groupe la semaine dernière.

Son président, M. Akinwumi Adesina, a indiqué que les efforts internationaux, y compris ceux du Groupe de la Banque africaine de développement, le Cadre commun du G20 pour le traitement de la dette et les 650 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux émis par le Fonds monétaire international soutiennent la reprise du continent.

A en croire le rapport, la hausse des prix du pétrole et de la demande mondiale, ont contribué à conforter les fondamentaux macroéconomiques de l’Afrique. Mais, De fait, la Russie et l’Ukraine sont les principaux fournisseurs de céréales du continent africain.

« Aujourd’hui, le changement climatique est le défi le plus vital qui se pose au développement de l’Afrique. Trouver des politiques qui aident à s’adapter au climat et à réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en poursuivant le développement social et économique, est l’un des défis politiques les plus aigus de notre époque. Le rapport 2022 des Perspectives économiques en Afrique esquisse des options politiques fondées sur des données probantes à même d’impulser une croissance inclusive, tout en renforçant la résilience climatique et une transition énergétique juste en Afrique », a souligné l’économiste en chef par intérim et vice-président de la Banque, Kevin Urama.

En parcourant les « Perspectives économiques en Afrique » produites par la BAD, il apparait que la pandémie et la guerre entre la Russie et l’Ukraine risquent, à l’évidence, de laisser une empreinte durable sur une décennie. Pendant ce temps, en Afrique, quelque 30 millions de personnes ont basculé dans l’extrême pauvreté en 2021, une année qui a enregistré la perte de 22 millions d’emplois, causée par la pandémie.

La tendance devrait se poursuivre au cours du second semestre de 2022, de même qu’en 2023. Ce sont 1,8 million de personnes supplémentaires qui pourraient plonger dans l’extrême pauvreté sur le continent africain en 2022, à cause des répercussions économiques liées à la guerre entre la Russie et l’Ukraine un chiffre qui pourrait augmenter encore de 2,1 millions en 2023.

Le continent aurait ainsi besoin de 432 milliards de dollars de financements supplémentaires pour 2020-2022, d’après les calculs. Financer les Contributions déterminées au niveau national (CDN) des pays africains, c’est-à-dire leurs engagements à participer à l’action collective sur le changement climatique après 2020, requerrait quelque 1 600 milliards de dollars entre 2022 et 2030.

L’Afrique qui émet le moins de gaz à effet de serre au monde, est affectée de manière disproportionnée par le changement climatique. Le continent voit son PIB amputé de 5 % à 15 % à cause du changement climatique. Entre 2016 et 2019, les pays africains dans leur ensemble, n’ont capté que 18,3 milliards de dollars de financements climatiques. Soit un déficit de finance climatique qui pourrait atteindre 127,2 milliards de dollars entre 2020 et 2030.

L’Afrique pourrait même disposer d’un crédit carbone de 4 800 milliards de dollars d’ici à 2050 – sur la base du coût social actuel du carbone, d’après le rapport

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