L’Institut national de la Statistique (INS), organe public qui assure la coordination des activités du système national d’information statistique, a publié le 5 mai 2025, les données de la première phase du Troisième Recensement Général Entreprises (RGE3). Porté sur la cartographie et dénombrement des entreprises, cette opération, qui a couvert l’ensemble des unités économiques (sièges, établissements) ayant un local professionnel fixe ou exerçant sur un site aménagé, fait suite aux recensements de 2016 (RGE2) et 2009 (RGE1).
Les enquêtes menées par l’INS dans le cadre du RGE3 ont permis de dénombrer 438 893 unités économiques réparties sur l’ensemble du pays, dont 430 011 entreprises-sièges et 8 882 établissements. La plupart de ces unités, apprend-on, se situent dans la région de recensement de Douala (33,0%), suivie de celles de Yaoundé (19,7%) et l’Ouest (9,7%). « L’on note que la forte dynamique du tissu des entreprises, observée en 2016 (+122,9%), s’est maintenue en 2023 (+109,5%), le stock d’unités économiques passant de 209 482 à 438 893 », indique le statisticien national.
En termes de nationalité des promoteurs et des principaux dirigeants d’entreprise, le rapport renseigne que les camerounais restent majoritaires, bien que leur proportion soit en baisse par rapport à 2016. En effet, 93,7% des entreprises ont été créées par des Camerounais et 96,6% sont dirigées par des Camerounais.
Le Nigéria constitue la deuxième nationalité la plus représentée après les Camerounais, mais leur proportion est également en baisse. À fin 2023, environ 0,9% d’entreprises recensées sont dirigées par des Nigérians. Hors d’Afrique, la Chine reste le pays le plus représenté parmi les promoteurs étrangers. Elle est suivie de la France et des autres pays européens, « ce qui reflète une continuité des intérêts économiques de ces pays sur le territoire national, marquée par des stratégies d’intelligence économique », justifie l’INS.
Emploi dans les entreprises
Dans l’ensemble, le stock est évalué à 1 178 043 personnes en 2023 contre 635 969 en 2015, soit une moyenne de création nette d’emplois permanents de 69 826 par an sur la période. En valeur relative, il ressort un accroissement de +88,2%, avec près de six emplois sur dix qui sont occupés par les hommes. Ce taux d’emplois masculin est en hausse de 12 points au détriment de celui des femmes.
Par secteur d’activité, la contribution du secteur tertiaire à l’emploi permanent est en augmentation de 4 points, tandis que celle des secteurs primaire et secondaire est en baisse respectivement de 1 point et 3 points. Ici encore, l’importance du secteur tertiaire est considérable, avec 78% des emplois permanents.
En outre, les Très Petites Entreprises (TPE), du fait de leur nombre important, sont pourvoyeurs de la majorité des emplois permanents dans le secteur moderne (55,6%). Les Grandes entreprises, bien que moins nombreuses, suivent avec 22,2% du total des emplois. Le taux d’emplois des femmes est plus élevé dans les TPE que dans la ME ou la GE, ce qui indiquerait que la taille des entreprises influence l’offre d’emploi pour cette catégorie de travailleurs.