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Le Cameroun va bénéficier d’un nouveau décaissement de 46,5 milliards de FCFA du FMI

La décision a été prise le 25 juillet 2022 par le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) au terme des deuxièmes revues de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et de l’accord élargi au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) pour le Cameroun.

Le Cameroun va recevoir de nouveaux décaissements de 72,9 millions de dollars soit 46,5 milliards FCFA de la part du FMI.

« L’économie du Cameroun a démontré sa résilience face au choc causé par la Covid-19, mais la reprise fait désormais l’objet d’incertitudes accrues, compte tenu des pressions inflationnistes, des faibles taux de vaccination et du durcissement des conditions financières mondiales. Les accords au titre de la FEC et du MEDC ont soutenu les efforts des autorités visant à assurer une reprise rapide après la pandémie, à accroître la viabilité extérieure et budgétaire à moyen terme, à renforcer la viabilité de la dette et à mettre en œuvre leur stratégie de réforme structurelle en faveur d’une croissance soutenue, plus inclusive et diversifiée », a justifié Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim du FMI.

En effet, le Cameroun avait commencé, en 2021 à se remettre du choc causé par la Covid-19. Après avoir atteint un taux historiquement bas de -2,2 % en glissement annuel au deuxième trimestre 2020, la croissance du PIB réel s’est redressée progressivement pour atteindre 3,6 % en 2021, soutenue par une forte reprise des secteurs primaire et tertiaire.

Le début de reprise économique de 2021 est maintenant l’objet de grandes incertitudes en raison des retombées de la guerre en Ukraine, des fortes pressions inflationnistes, en particulier sur les prix des produits alimentaires et des carburants, et d’un durcissement des conditions financières mondiales.

Selon l’institution financière, les perspectives économiques du Cameroun pour 2022 demeurent positives mais elles sont entourées de grandes incertitudes. En 2022, la croissance du PIB réel devrait s’élever à 3,8 %, contre 4,5 % escompté au moment des premières revues du programme. L’inflation devrait augmenter à 4,6 % en 2022 mais devrait rester inférieure à 3 % à moyen terme.

Par ailleurs, le FMI note que le Cameroun pourrait tirer profit des nouvelles possibilités relatives au pétrole et au gaz, ainsi que de l’achèvement de grandes centrales hydroélectriques. « Les risques sont atténués par un solide bilan des autorités concernant la mise en œuvre des programmes macroéconomiques, une étroite collaboration avec les donateurs, un programme complet de renforcement des capacités et une planification d’urgence, y compris le plan de riposte à la Covid-19 », peut-on lire.

Au soir des travaux du conseil d’administration, Kenji Okamura affirmé que les résultats du Cameroun au titre du programme « restent conformes aux objectifs et les réformes structurelles progressent », même si des retards sont observés dans certains domaines essentiels. « Les autorités sont déterminées à atteindre les objectifs du programme et à accélérer le rythme de mise en œuvre des réformes pour soutenir la diversification de l’économie sous l’impulsion du secteur privé » a-t-il déclaré.

La mise en œuvre effective des réformes par le gouvernement, en particulier pour renforcer la transparence, la bonne gouvernance et le cadre de lutte contre la corruption, est essentielle pour obtenir des financements supplémentaires de la part des donateurs.

Ainsi, la stratégie des autorités camerounaises consistant à poursuivre l’assainissement budgétaire et à réduire progressivement les subventions aux carburants à compter de 2023, tout en protégeant les personnes vulnérables, contribuera à atténuer les conséquences des chocs récents. « La poursuite de la mobilisation des recettes non pétrolières et de la rationalisation des dépenses contribuera à la reconstruction d’un espace budgétaire pour renforcer les filets de protection sociale et stimuler la reprise tout en préservant la viabilité de la dette », estime Kenji Okamura.

Le programme du Cameroun est soutenu par la mise en œuvre de mesures et de réformes de la part des institutions régionales de la CEMAC, qui sont essentielles au succès du programme. L’achèvement des deuxièmes revues dépendra de la mise en œuvre d’assurances indispensables à l’échelle de l’Union, comme le prévoit le document de référence de décembre 2021 pour l’ensemble de l’Union.

Rappelons que les accords triennaux au titre de la FEC et du MEDC ont été approuvés le 29 juillet 2021 et s’articulent autour de cinq axes notamment, atténuer les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie tout en garantissant la viabilité budgétaire et extérieure ; renforcer la bonne gouvernance, la transparence et le cadre de lutte contre la corruption ; accélérer les réformes budgétaires structurelles pour moderniser les administrations fiscale et douanière, accroître les recettes, améliorer la gestion des finances publiques, renforcer l’efficience des investissements publics et réduire les risques budgétaires associés aux entreprises publiques ; renforcer la gestion de la dette et garantir que celle-ci reste à un niveau viable ; et conduire des réformes structurelles pour accélérer la diversification économique, accroître la résilience et l’inclusion du secteur financier et promouvoir l’égalité entre les sexes et le verdissement de l’économie.

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