Le projet de construction de la voie de contournement de Yaoundé intègre la réalisation d’une route sur un itinéraire long de 90,54 km. Le coût total des travaux est estimé à 794,7 milliards FCFA hors taxes, pour la composante routière du projet. La première phase consiste à construire 22,8 km de route. Cette section dite T3, va relier Nkozoa (Nationale N°1) à l’autoroute Yaoundé-Douala, au niveau de Minkoameyos. Le montant nécessaire pour ces travaux est de 229 milliards FCFA.
Pour financer le T3, le Cameroun devrait bénéficier d’un don de 26 milliards FCFA de l’Union européenne. La Banque européenne d’investissement (BEI), examine actuellement un financement de 180 millions d’euros (120 milliards FCFA). Les deux montants joints font un total de 146 milliards FCFA, loin des 229 milliards FCFA nécessaires pour ce projet.
Cette première phase bénéficiera d’un accompagnement financier composé d’un don de 26 milliards de l’Union européenne. L’UE et la Banque européenne d’investissement, « espèrent signer la convention de financement en octobre 2025 », selon des sources officielles. Cependant, ce financement de la BEI reste conditionné par la validation du Conseil d’administration.
Faut-il le mentionner, une mission de la BEI vient de séjourner au Cameroun (du 25 au 29 août 2025). Le but était de faire une évaluation finale technique, environnementale, sociale et climatique du projet, en vue de la finalisation du financement devant passer au Conseil d’Administration en novembre 2025.
Le projet de voie de contournement de la ville de Yaoundé (VCY) a pour objectif principal, la décongestion du centre-ville de la capitale, ainsi que la viabilisation de pôles de développements urbains, situés à proximité.
Plusieurs partenaires intéressés
Le projet de construction de la voie de contournement de Yaoundé est structuré autour de deux composantes majeures. Une composante routière de quatre sections qui va traverser les départements du Mfoundi, de la Lekié, de la Mefou-et-Afamba et de la Mefou-et-Akono. La deuxième concerne la viabilisation de quatre pôles de développement urbain, sur une superficie globale de 1 200 hectares, répartis aux quatre points cardinaux de la ville, notamment, dans les communes de Mbankomo, Mfou, Soa et Okola. La réalisation de cette composante est évaluée à 469 milliards de FCFA hors taxes.
Le projet est d’une importance capitale. La ville de Yaoundé est au croisement de plusieurs axes de transport de la sous-région, dont le plus important est celui qui relie les ports de Kribi et Douala d’une part, au Tchad et à la Centrafrique d’autre part. La capitale du Cameroun connaît de ce fait, un trafic considérable de poids lourds qui la traversent.
Le projet est annoncé depuis 2018. Le Document de programmation économique et budgétaire 2026-2028 prévoit le démarrage des travaux de la première phase en 2026, et l’achèvement en 2030. Depuis 7 ans pourtant, les choses semblent piétiner faute de financement. Plusieurs partenaires du Cameroun ont néanmoins manifesté leur intérêt à soutenir ce projet. Des institutions financières comme la Banque mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC), la Banque Islamique de Développement (BID), l’Agence Française de Développement (AFD) et les banques commerciales telles que UBA et Banque Atlantique, se sont montrées partantes.
Lors d’une table ronde des bailleurs de fonds en mai 2022, Célestine Ketcha Courtès, ministre de l’Habitat et du développement urbain, avait annoncé que le Cameroun avait déjà obtenu jusqu’à cette date, des promesses de 175 milliards FCFA. Aujourd’hui, la principale difficulté à résoudre est la mobilisation des financements, pour démarrer ce chantier.