(Leconomie.info) – La situation est tendue depuis plus de 24 heures dans la capitale politique. Les files d’attente dans des stations-services ne cessent de se rallonger, paralysant au passage la circulation.
Depuis la matinée du dimanche 8 janvier 2023, près d’un tiers des stations-services de la ville de Yaoundé sont privées de carburant. Les automobilistes ont du mal à s’offrir quelques litres du précieux sésame, (gasoil, super…). De longues files d’attente se forment dans plusieurs stations-services de la capitale politique camerounaise, prises d’assaut par des automobilistes à la recherche du carburant qui commence à se faire rare.
Les particuliers et transporteurs en commun peinent à joindre les deux bouts. Et les passagers paient le prix fort : « On ne peut plus porter des 100 FCFA. Il n’y a pas le carburant. On jongle avec le peu qu’on a dans le réservoir. Quand ça finit, je gare », lance un taximan, approché par le reporter du quotidien de l’Économie. « Je n’ai pas pu consommer hier parce que je savais pas qu’il n’y a pas le carburant. Donc je vais garer ma moto en attend qu’on me dise qu’il y a le carburant quelque part », affirme un motoman, au quartier Mimboman à Yaoundé.
Contactée par l’Économie pour avoir une idée claire sur la question, Liliane, gérant d’une station d’essence, nous explique qu’une commande a été faite dans les normes et selon le processus habituel. Sauf que les produits ne sont pas encore livrés. Pour l’heure, les pouvoirs publics n’ont pas encore donné une explication à cette pénurie qui commence à voir des effets négatifs sur l’activité économique.
Pour certains, cette situation est liée une volonté du gouvernement de réajuster les prix à la pompe, comme l’annonçait déjà le chef de l’État dans son adresse à la nation le 31 décembre 2022. D’autres par contre évoquent des retards de livraison des produits.
Le spectre d’une augmentation des prix plane-t-il sur le Cameroun ?
Dans son discours à la nation le 31 décembre, le président de la République, Paul Biya alertait que le Cameroun, pour préserver les équilibres budgétaires et poursuivre la mise en œuvre de sa politique de développement, pourrait revoir les prix des produits pétroliers : « il est de plus en plus évident que notre pays, comme bien d’autres en Afrique et ailleurs, ne pourra pas indéfiniment échapper à un réajustement des prix des produits pétroliers », indiquait-il.
Près de 700 milliards de Francs CFA de subvention en 2022
Pour garantir l’approvisionnement régulier du marché domestique en produits pétroliers et en gaz domestique, l’Etat a dû augmenter le volume des subventions publiques, « au prix d’importants efforts budgétaires ». Ainsi, près de 700 milliards de Francs CFA ont été dépensés par le Trésor Public au titre des subventions pour les carburants et 75 milliards de Francs CFA pour le gaz domestique, faisait savoir le chef de l’Etat.
