(Leconomie.info) – Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Cemile Sancak, chef de mission pour le Cameroun, a séjourné du 4 au 17 mai 2023 à Yaoundé pour discuter des progrès des réformes et des priorités politiques des autorités dans le cadre de la quatrième revue des trois programmes d’un an soutenu par les arrangements de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de financement (EFF). L’arrangement a été approuvé par le Conseil d’administration du FMI pour un montant total de 483 millions de DTS (environ 689,5 millions de dollars) le 29 juillet 2021.
« La mission est parvenue à un accord au niveau des services avec les autorités camerounaises sur les politiques économiques et financières qui pourraient soutenir l’approbation des quatrièmes revues du programme dans le cadre des accords FEC et FEP. L’achèvement des quatrièmes revues par le Conseil d’administration du FMI, prévu fin juin 2023, permettrait le décaissement de 55,2 millions de DTS (environ 73,8 millions de dollars) », a confié Cemile Sancak.
Après une reprise de l’activité économique à la suite de la crise du Covid-19, le Cameroun est confronté à de nouveaux risques liés à l’environnement extérieur, notamment des conditions financières mondiales difficiles et une volatilité accrue des prix du pétrole.
La reprise économique s’est poursuivie et la croissance est estimée à 3,7 % en 2022 et devrait atteindre les 4 % à fin 2023. L’inflation globale, elle a atteint 7,3 % en glissement annuel fin 2022, contre 3,5 % fin 2021. Alors que les prix alimentaires intérieurs ont été les principaux moteurs, les prix non alimentaires et non énergétiques ont également augmenté.
Selon le FMI, les autorités camerounaises préparent un budget révisé pour 2023, au regard de la nécessité de créer un espace budgétaire pour les investissements productifs et les dépenses sociales en mobilisant les recettes intérieures et en améliorant l’efficacité des dépenses, tout en renforçant la discipline budgétaire.
En effet le déficit budgétaire global est tombé à 1,1 % du PIB en 2022, contre 3 % en 2021, tandis que le déficit primaire non pétrolier est passé à 4 % du PIB en 2022, contre 3,9 % en 2021. La performance des recettes non pétrolières s’est considérablement améliorée en 2022, en raison aux recettes fiscales et non fiscales.
En termes de performance du programme, l’objectif de déficit primaire non pétrolier prévu par le programme a été atteint, même si une partie substantielle des subventions aux produits pétroliers pour 2022, qui n’a été validée qu’en 2023, sera intégrée au budget révisé de 2023. Les dépassements temporaires et mineurs de l’objectif de non-accumulation d’arriérés de paiements extérieurs soulignent la nécessité d’améliorer la gestion des liquidités et de limiter les dépenses par le biais de procédures exceptionnelles. La dette publique à fin 2022 a atteint 46,5 % du PIB, en légère baisse par rapport à 46,8 % du PIB à fin 2021.
La réalisation des objectifs de la stratégie nationale de développement pour 2020-30 (SND30) nécessite une expansion substantielle de l’espace budgétaire pour les dépenses prioritaires, en particulier les infrastructures, tout en maintenant la viabilité de la dette. Pour atteindre ces objectifs, les autorités reconnaissent la nécessité de mobiliser davantage les recettes non pétrolières, de mieux cibler les dépenses prioritaires et d’améliorer l’efficacité des dépenses. Ils mettent en œuvre des mesures pour mobiliser les recettes intérieures non pétrolières et élargir l’assiette fiscale à la suite de la révision de la politique fiscale. La mise en œuvre des recommandations du suivi de l’évaluation de la gestion des investissements publics (PIMA) de 2020 et de l’examen des dépenses publiques et de la responsabilité financière (PEFA) actuellement en cours contribuera à améliorer l’efficacité des dépenses publiques.