Paul Biya, président de la République du Cameroun prend part au 2ème sommet Russie-Afrique qui se tient à Saint-Pétersbourg depuis hier, 27 juillet 2023 et qui s’achève aujourd’hui. Dans sa délégation figure entre autres : Louis Paul Motaze, ministre des Finances, Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre des Travaux publics, Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce, Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire. Les participants à ce sommet, au premier rang desquels les Chefs d’Etat et de gouvernement, vont échanger sur une nouvelle approche de la coopération russo-africaine. L’économie du nouveau monde, la sécurité, le développement souverain, la coopération scientifique, technique et technologique, la culture, l’action humanitaire et sociale font partie des sujets à aborder.
Ce deuxième sommet après celui de Sotchi en octobre 2019 intervient dans un contexte international très tendu, marqué par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. A cause de cette guerre, la Russie a été placée sous le régime des sanctions occidentales. C’est pourquoi elle s’emploie « à consolider ses rapports en Asie et en Afrique ».
En participant à ce sommet, le Cameroun entend « trouver de nouveaux débouchés susceptibles d’accélérer la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (SND30) afin de parvenir à son émergence ». Selon le ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire, le Cameroun a besoin d’à peu près 88 000 milliards de FCFA pour financer les projets contenus dans sa stratégie.
Coopération économique peu dynamique
Le Cameroun et l’ex-URSS ont établi des relations diplomatiques le 20 février 1964 et la Fédération de Russie a été reconnue en juillet 1992 par le Cameroun comme héritière de l’ex-Union Soviétique. Depuis lors, 11 ambassadeurs russes se sont succédé à Yaoundé. Du côté du Cameroun, 11 ambassadeurs ont été également accrédités à Moscou. Les relations de coopération entre le Cameroun et la Russie relèvent essentiellement des domaines militaires, du commerce et de l’assistance humanitaire.
Malgré l’existence d’accords de coopération économique et technique « signés avec l’ex-URSS dans les années 1960 et 1970, le volet économique est très peu développé ». Seuls deux projets d’infrastructures ont «été réalisés au Cameroun grâce à l’appui de ce partenaire ». Il s’agit de la construction de l’Ecole nationale des Eaux et forêts de Mbalmayo et de la construction d’une école d’agriculture à Dschang. Dans l’optique de redynamiser la coopération économique, des rencontres au sommet ont eu lieu entre les officiels des deux pays. Parmi les rencontres, l’on cite par exemple l’audience accordée en 2015 par Paul Biya, à l’ambassadeur de Russie de l’époque. Au terme de cette rencontre, il avait été convenu que le Cameroun pourrait bénéficier de l’expertise russe dans le domaine de l’industrie et de l’énergie avec la participation des banques et des grandes entreprises russes. « La participation d’une délégation camerounaise au 2ème sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg, constitue une opportunité pour finaliser les démarches entreprises afin d’attirer les investissements russes dans notre pays et accroître le volume des échanges avec ce partenaire », souligne le Cabinet Civil de la présidence de la République.
La Russie veut plus que jamais contrer l’influence occidentale en Afrique, remodeler l’ordre international fondé sur les principes de la Charte des Nations Unies…
