Depuis le 19 février 2025, les producteurs de l’igname de Mbé encore appelé « or blanc » dans la région de l’Adamaoua ont validé le statut du groupement représentatif de l’Indication géographique (IG) et adopté un règlement intérieur pour encadrer le processus. Un bureau exécutif a été élu à cet effet pour piloter le projet, avec pour mission de mener à bien la quatrième étape : l’élaboration et la validation du cahier des charges de l’igname de Mbé.
Le processus de labellisation de l’igname de Mbé a débuté en 2023 avec une mission d’identification initiée par le ministère des Mines, des industries et du développement technologique (Minmidt). Cette première phase a jeté les bases de la reconnaissance de l’igname de Mbé comme un produit distinctif, méritant une protection par indication géographique.
Le tubercule a été inscrit au registre de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) comme un produit éligible à l’Indication géographique (IG). La labellisation de l’igname de Mbé va garantir l’authenticité de ce produit et avoir un impact significatif pour l’économie du Cameroun.
En plus d’offrir une visibilité accrue sur les marchés nationaux et internationaux, cette certification pourrait booster la demande pour cette variété d’igname, tout en renforçant sa traçabilité. Outre les retombées d’ordre socioculturel et touristique, la labellisation de l’igname de Mbé va aider le Cameroun à conférer à ce produit un avantage compétitif, indispensable pour conquérir et se maintenir sur le marché universel.
Cette reconnaissance internationale du produit certifie que les agriculteurs respectent certaines normes sociales, économiques et environnementales ce qui induit certains avantages comme le commerce équitable, la protection de l’environnement et une transparence accrue pour les importateurs et les consommateurs.
Mais le Cameroun a encore du chemin à faire. Il faut par exemple mettre l’accent sur les investissements importants dans les exploitations agricoles qui sont nécessaires pour répondre aux normes, ainsi que le coût initial de la certification et les frais annuels de renouvellement, qui peuvent représenter une charge considérable pour les petits exploitants, compte tenu de leur faible capacité financière.