Il faut redémarrer la machine. Situé aux abords du fleuve Bénoué dans le Nord Cameroun, le port fluvial de Garoua est en passe d’être réhabilité. C’est du moins ce que laisse transparaître la visite du Directeur général de l’Autorité portuaire nationale (APN), Louis Eboupeke, qui était sur le site le 25 juillet 2023. Occasion pour lui de faire une évaluation globale de l’ouvrage.
Créée en 1935, à l’époque coloniale, l’installation portuaire de Garoua a besoin aujourd’hui d’un coup de fraîcheur. Autrefois très actif, le port est à date quasiment à l’abandon. Il change de statut en 1999 pour devenir port autonome dont la gestion est confiée en 2003, à la communauté urbaine de Garoua. L’infrastructure a été bâtie pour désenclaver le Nord du Cameroun, assurer les échanges avec le Nigeria, avec l’exportation de coton et d’arachides et l’importation de produits pétroliers. En 1965, commence le déclin alimenté par la guerre du Biafra, la concurrence routière et la fermeture de la frontière nigériane entre 1984 et 1986. Les exportations d’arachides chutent et cessent complètement en 1966. Avec la crise économique et les tensions entre le Cameroun et le Nigeria, l’exploitation du port s’arrête dans les années 1990.
Dans la perspective de relance des activités, le DG de l’APN était sur les lieux. Il a visité outre le quai principal d’accostage, le débarcadère et les services des douanes, pour se faire une idée précise de la situation. Une séance de travail avec les opérateurs économiques, les partenaires au développement, les institutionnels et la société civile, a permis de dégager les opportunités qu’offre ce port. Ainsi, pense-t-on déjà à la réhabilitation qui devrait coûter un peu plus de 16 milliards FCFA.
Le Cameroun pourrait ainsi profiter pour importer des marchandises notamment, les pièces de rechange automobiles. Le Nigeria pourrait à son tour s’approvisionner en céréales et autres biens alimentaires.