Chaque année, le Gabon enregistre une perte estimée à 40 milliards de FCFA dans le secteur de l’énergie, conséquence directe des multiples fraudes sur le réseau électrique. Cette situation alarmante a été révélée par Steeve Saurel Legnongo, directeur général de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), au cours d’une récente interview.
Selon Steeve Saurel Legnongo, la fraude énergétique concerne près de 30 % du parc de compteurs installés et représente plus de 25 % de l’énergie injectée dans le réseau. Elle se traduit par des pratiques illégales telles que les branchements clandestins, la manipulation des compteurs ou encore les raccordements non déclarés. Ces actes touchent toutes les couches sociales et affaiblissent durablement la rentabilité du secteur.
« Cette perte de revenus affecte notre capacité à investir durablement dans la modernisation de nos infrastructures et dans l’entretien de nos réseaux, ce qui a un impact direct sur la qualité du service que nous fournissons à nos clients » déplore Steeve Saurel Legnongo. Il alerte également sur le déséquilibre économique créé par cette situation : les clients honnêtes se retrouvent à supporter une pression financière plus forte, tandis que les fraudeurs profitent de l’énergie gratuitement.
Au-delà des pertes financières, la fraude compromet aussi la stabilité du réseau. Les branchements anarchiques causent des surcharges, des pannes, voire des incendies, et fragilisent tout le système de distribution. Une illustration frappante : en 2024, une opération de contrôle menée dans le Grand Libreville sur 780 branchements a permis de détecter 209 cas de fraude en seulement trois jours. Ces chiffres traduisent l’ampleur du phénomène et la nécessité d’une réponse urgente et coordonnée entre la SEEG, les pouvoirs publics et les usagers.
Face à cette réalité, des mesures de répression, de sensibilisation et de modernisation du parc de compteurs sont envisagées pour inverser la tendance.


