Le 11 juillet 2023, 73,7% des membres du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) on dit oui à la fusion Gicam-Ecam (Entreprises du Cameroun) au terme d’une Assemblée générale extraordinaire. Le 12 juillet 2023, les adhérents d’Ecam ont voté à 96,72% pour la fusion.
Dans une correspondance adressée le 19 juillet 2023 au président du Gicam, Célestin Tawamba, Richard Howe, président du Comité des sages du Gicam souligne que les 73,7% des voix exprimées par les adhérents en faveur de la fusion avec Ecam, au cours de l’assemblée générale extraordinaire tenue le 11 juillet 2023 à Douala, ne sont pas suffisants pour approuver le projet suivant le paragraphe 17.3 des statuts du Gicam : en cas d’avis non conforme, le Conseil d’administration peut , s’il le considère nécessaire, soumettre au vote de l’Assemblée générale extraordinaire , la modification concernée. Une majorité des trois quarts des voix est alors requise pour faire adopter pareille modification ». Et à Richard Howe de conclure : «…la majorité obtenue le 11 juillet dernier à savoir 73,7% est inférieure aux 75% requis par les statuts du Gicam en cas d’avis non conforme du Comité des Sages comme cela a été le cas ».
« Monsieur le président, à titre personnel et après un sondage de l’opinion de la plus part des membres du Comité des Sages, je vous confirme mon soutien personnel pour votre initiative louable (également soutenue par le Comité que j’ai l’honneur de présider) d’unifier les deux institutions, mais de le faire en réintégrant Ecam comme membre institutionnel au lieu de mettre fin à notre maison commune de 66 ans qu’est le Gicam » plaide le Conseil des Sages du Gicam.
Dans la foulée, Emmanuel Wafo Foko, Pdg de MIT Chimie et opposant à la fusion création a également réagi à travers son compte LinkedIn. « Nous restons solidaires des 85 autres membres qui se sont prononcés contre la fusion car jusqu’à date, nous n’avons aucun élément qui nous rassure quant à l’opportunité de cette Fusion-Création pour l’intérêt associatif du GICAM. Nous continuons également de questionner le processus qui nous y a conduit, au regard des règles d’éthique et de gouvernance du Gicam » écrit Emmanuel Wouafo Foko.
Il ajoute : « Notre engagement et notre détermination à faire respecter ces principes de base restent donc intacts. Nous sommes en cela confortés par l’incapacité du Conseil d’Administration à convaincre trois quarts des membres du GICAM à soutenir l’idée d’une Fusion-Création, comme l’atteste la correspondance du Président du Comité des Sages datant du 19 Juillet 2023, qui souligne que les trois quarts des votes requis conformément à notre Article 17.3 pour permettre la dissolution du Gicam ne sont pas atteints… Nous croyons que nous menons un combat juste, pour le bien de notre organisation et pour un patronat fort et respecté par toutes les parties prenantes. Pour cela nous allons poursuivre les consultations dans l’optique de continuer à sensibiliser les 241 membres sur la pertinence de notre position, l’Etat et l’opinion publique sur la gravité, les risques multiformes et les conséquences néfastes de cette fusion ».
Lors de la cérémonie de signature du traité de fusion le 5 avril 2023, les présidents du Gicam et d’Ecam ont, dans leurs discours respectifs, justifié leur projet (de fusion Ndlr) par la volonté de construire une nouvelle centrale patronale « plus forte », « moderne », « plus puissante », « plus audible », « plus influente », « plus performante », « plus représentative » et « plus à l’écoute des nouveaux enjeux ».