Finances publiques : Le Cameroun s’endette à perte
(Leconomie.info) Le pays paye des intérêts sur des emprunts non décaissés. Ce qui prend des proportions inquiétantes. Conséquences, plusieurs projets ne sont pas réalisés à temps.
La Caisse autonome d’amortissement (CAA) a publié en juillet dernier sa note de conjoncture mensuelle de la dette publique à juin 2024. Du document, il ressort par exemple que les décaissements effectués sur financements extérieurs au cours du mois de juin 2024 sont estimés à 82,6 milliards de FCFA, principalement en provenance de la Chine, soit 92,5% des tirages extérieurs. La CAA révèle aussi que le mois de juin 2024 s’est achevé avec un stock de soldes engagés non décaissés (SEND) estimé à environ 4 053,5 milliards de FCFA, dont 73,9 milliards de FCFA d’appuis budgétaires. Ce stock est en constante évolution depuis 2022. « Il convient de noter qu’il est constitué uniquement des soldes engagés non décaissés extérieurs. Par ailleurs, il enregistre une hausse 1,9% en glissement trimestriel et 17,9% en variation annuelle », précise la CAA. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la progression constante des SEND au Cameroun.
Faible maturation des projets
« La faible maturation des projets peut être à l’origine de cette situation. Ça veut dire que le gouvernement camerounais s’engage auprès des partenaires financiers que ce soit bilatéraux ou multilatéraux, obtiennent des financements, signent des accords de prêts pour le financement des projets alors que ces projets ne sont pas prêts à être mis en œuvre. Du coup les soldes engagés non décaissés s’accumulent. Et l’on constate qu’il y a un accroissement de ces soldes d’année en année. L’autre raison qui est marginale, c’est parfois la complexité des procédures de certains partenaires au développement. Pour une institution comme la Banque mondiale, parfois on accuse le partenaire dans la lenteur de délivrance de non objection. Or la non objection n’est pas obligatoire pour procéder au décaissement », explique Emmanuel Noubissie Ngankam, Analyste économique et ancien haut fonctionnaire de la Banque mondiale.
Il ajoute : « la dette du Cameroun tourne aujourd’hui…cliquez sur le lien pour lire l’intégralité de cet article