L’UE à travers son Centre commun de recherche (Joint Research Centre – JRC) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), mènent en collaboration avec les autorités camerounaises, notamment l’Office National du Cacao et du Café (ONCC), une étude ayant pour but, identifier le niveau de revenu qui permettrait aux cacaoculteurs camerounais de mener une « vie décente », et de déterminer le prix du cacao nécessaire pour atteindre ce revenu.
En effet, c’est depuis 2023 que la première phase de cette étude a démarré. Elle visait à définir et affiner les différentes dimensions du concept de « vie décente » pour les producteurs de cacao camerounais, en termes d’alimentation, d’éducation, de santé et de logement, en consultation avec toutes les parties prenantes. Cette première phase du travail a été conduite en partenariat avec l’Institut pour la Recherche, le Développement Socio-économique et la Communication (IRESCO). Les résultats préliminaires de cette enquête, ont été présentés aux acteurs du secteur (instances de régulation, ministères, secteur privé, bailleurs de fonds, ONG, etc.) le vendredi 22 novembre à Yaoundé.
La deuxième phase, elle a consisté en la préparation et la mise en œuvre d’une enquête auprès des ménages producteurs de cacao et des fournisseurs de services afin d’estimer le revenu réel des cacaoculteurs camerounais, d’évaluer le niveau du revenu décent de référence, et de calculer le différentiel de revenu décent, soit la différence entre le revenu réel et le revenu de référence. Cette enquête a été menée en collaboration avec le Centre d’Etudes et de Recherche pour le Développement (CERD).
Plusieurs ateliers de présentation des résultats ont été organisés à Ebolowa, à destination des producteurs de cacao (anglophones et francophones) à Yaoundé, à la communauté scientifique pour discuter de la méthodologie employée dans l’étude, et enfin un atelier final de validation des résultats a réuni à Yaoundé une grande diversité d’acteurs impliqués dans la filière cacao.
« Définir l’écart entre le niveau de revenu décent et le niveau réel de revenu des ménages producteurs de cacao permettra aux autorités camerounaises d’élaborer des politiques publiques qui soutiennent la durabilité économique et sociale de la filière cacao. L’outil peut également être utilisé par les producteurs pour estimer et plaider en faveur d’un prix du cacao décent, » explique Athman Mravili, représentant de la FAO au Cameroun.