C’était l’ouverture d’une série de plusieurs ateliers qui vont se poursuivre dans d’autres régions à travers le pays. Après Yaoundé hier, les ateliers de sensibilisation et d’accompagnement des boulangeries initiés par l’Agence des normes et de la qualité vont s’étendre dans les prochains jours dans les régions du Littoral, Ouest, Sud et du Nord. L’objectif de ces travaux est d’inciter les boulangers camerounais à faire certifier leurs produits, afin de rassurer le consommateur et les usagers sur la qualité de ces derniers.
Spécifiquement, il est question de recueillir les difficultés des boulangers en matière de certification, présenter le tarifaire et la procédure de certification des produits du secteur, présenter les exigences de la surveillance du marché et inciter les acteurs de ce secteur à contribuer aux opérations de dénonciation des mauvaises pratiques.
En effet, tout part du constat selon lequel certains boulangers utiliseraient des additifs et autres améliorants illicites (bromate de potassium etc), ce qui altère fortement la qualité des produits et met en danger les consommateurs. Il faut noter que comme tout autre secteur d’activité, le secteur de la boulangerie fait face à certaines difficultés que sont le coût variable des matières premières, le faible équipement en outil de production moderne, absence de professionnalisation de la filière.
La contrainte la plus marquante étant l’utilisation des substances chimiques dangereuses dans la fabrication du pain. Ce dernier élément justifie la sortie du Directeur général de l’Anor, Charles Booto à Ngon, du 19 septembre 2023, qui rappelle dans un communiqué que les normes NC 213 :2013 du pain et NC 30 : 2001 sont rendues d’application obligatoire depuis 2004. Un délai de 30 jours avait été donné à ces derniers pour se conformer, à compter de la date de signature du document. Retenons que, l’Anor avait revu à la baisse les coûts liés à la certification des produits locaux, soit 30% de réduction.
L’Anor a donc pris l’initiative de tenir ces ateliers de sensibilisation, dans le cadre de l’assainissement du secteur de la boulangerie. «Il était question de réunir tous les acteurs du secteur et voir comment est-ce que l’assainissement pouvait être fait pour que la norme NC213 relative à la boulangerie puisse être respectée par ces derniers. Nous sommes là pour leur présenter les outils d’accompagnement que l’Agence avait mis à leur disposition pour les accompagner dans les procédures de certification de leurs différents produits », a expliqué Luc Claude Mamba, chef de division de la Communication, de la promotion et de l’accompagnement des entreprises à l’Anor.
A côté, les boulangeries ne reconnaissent pas de faire usage de toutes ces substances (saccharine, bromate de potassium), qui seraient «probablement cancérigènes» pour l’Homme. Pour le syndicat des boulangers, ce n’est qu’une fausse rumeur relayée par les médias.
«Il s’agit des rumeurs au sujet de l’utilisation du bromate de potassium. Nous nous sommes rapprochés de l’Anor pour initier une séance de sensibilisation pour amener les boulangers à certifier leurs produits pour éviter ce genre de rumeur dorénavant. Nous sommes nous-mêmes des consommateurs de ce que nous produisons. Le pain n’est pas un produit comme les autres, nous avons la formation pour, même s’il est vrai qu’il existe tout de même des boulangeries clandestines. Les prix de certification étaient excessifs maintenant c’est abordable et tout le monde peut donc désormais être en règle », s’est exprimé Jean Claude Yiepmou, président du Syndicat des boulangers du Cameroun.
