Le bloc rutilifère d’Akonolinga dans le département du Nyong-et-Mfoumou dans la région du Centre devait entrer en exploitation dès 2025, suite à un accord passé entre le gouvernement du Cameroun et l’entreprise minière française. Malheureusement, ce ne sera plus le cas.
A en croire l’information contenue dans le journal Cameroon Tribune du vendredi 27 octobre 2023, quatre années d’études de faisabilité technique et environnementale ont révélé que la rentabilité économique du projet d’exploitation du site d’Akonolinga pour la production de rutile n’a pas pu être mise en évidence du fait des investissements très coûteux, nécessaires pour la mise en place d’un projet industriel responsable.
Loïse Tamalgo, présenté par le journal comme étant l’administrateur général d’Eramet Cameroun et délégué général du groupe en Afrique explique que «aucun investisseur n’est prêt à injecter 180 millions d’Euros (118 milliards FCFA) dans un projet pour n’en gagner que 30 millions (moins de 20 milliards FCFA) en 5 ou 6 ans».
Le communiqué de l’entreprise française précise que près de 2 000 sondages réalisés sur l’ensemble de la zone pour laquelle Eramet possède des permis d’exploitation ont permis de conclure que seulement un quart des ressources identifiées présente une teneur suffisante pour une exploitation rentable économiquement.
Eramet prévoyait d’exploiter 100 000 tonnes de rutine chaque année pendant 20 ans, mais au finish, c’est seulement 35 000 tonnes qui sont sorties de terre à peine par an. « Nous ne sommes pas certains que l’eau que nous allons rejeter en phase d’exploitation sera propre et que les populations seront à l’abri des ravages que cela pourrait entraîner et personne ne nous pardonnerait, ni au Cameroun, ni ailleurs », explique Loïse Tamalgo.
Pour mémoire, Le Cameroun dispose d’un potentiel rutilifère de 3 millions de tonnes selon les chiffres officiels, soit la seconde plus grosse réserve de la planète juste derrière la Sierra Leone. Le bloc d’Akonolinga vaudrait quant à lui, 500 000 tonnes.