Les 9 premiers mois de l’année ont été évalués. L’activité économique au cours de cette période a été caractérisée par les effets néfastes de la crise russo-ukrainienne avec pour conséquence directe les tensions inflationnistes. Mais également de la situation socio-économique dans les régions de l’Extrême-Nord, Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ainsi que la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (SND-30).
Dans sa note de conjoncture mensuelle comptant pour le mois de septembre 2023, la Caisse autonome d’amortissement présente l’évolution de la dette publique du Cameroun. L’encours de la dette du secteur public est ainsi évalué à environ 12 510 milliards de FCFA, soit 43,9% du PIB, à fin septembre 2023. Comparativement au mois d’août de l’année en cours où la dette était de 12 008 milliards FCFA, la dette a progressé d’environ 502 milliards FCFA.
Dans ce montant, la dette directe des établissements et entreprises publics est évaluée à 877 milliards de FCFA, soit 3,1% du PIB. Elle est «en augmentation de 0,5% par rapport au mois d’août 2023, contre une baisse de 0,5% par rapport au trimestre précédent et de 7,8% en glissement annuel ». Celle-ci est constituée à 58,3% de dette provenant de partenaires extérieurs, tandis que 41,7% provient de partenaires intérieurs.
Dette portée par l’administration centrale
La dette du secteur public est constituée à 92,9% de la dette de l’administration centrale (y compris la dette rétrocédée aux Entités publiques). Celle des entreprises publiques ne représente que 7,0% alors que les Collectivités territoriales décentralisées ne représentent que 0,1% de cette dette. En valeur absolue, elle est de 11 623 milliards, ce qui correspond à 40,8% du PIB. « Comparativement aux mois et trimestre précédents, elle a augmenté respectivement de 1,5% et 3,1% (prise en compte des emprunts obligataires de 176,7 milliards de FCFA en juillet 2023) ».
En glissement annuel, l’encours est en hausse de 0,4%. En termes de composition, «l’encours de la dette de l’administration centrale est constitué de 69,3% de dette extérieure et de 28,7% de dette intérieure, y compris les Restes à Payer (RAP) de plus de 3 mois.
Toutefois, les passifs conditionnels explicites de l’Etat sont évalués à 4 941 milliards de FCFA et représentent 17,9% du PIB à fin septembre 2023. Ces derniers se composent de 0,2% de la dette garantie par l’Etat et de 99,8% des investissements sous forme de Partenariats Publics Privés (PPP).
Faut-il le noter, le service de la dette « effectivement réglé » par le Cameroun à fin septembre est de 98,1 milliards de FCFA, composé de 74,0 milliards de FCFA pour le remboursement du principal et 24,1 milliards de FCFA pour le paiement des intérêts. Cet encours a enregistré une régression de 0,2% en glissement annuel.
Entre janvier et septembre 2023, le cumul de la dette réglée s’élève à 896,1 milliards de FCFA dont 76,7% de remboursement du principal et 23,3% de remboursement d’intérêts et commissions.
La dette, quoi qu’assez importante, reste en deçà du seuil communautaire qui est de 70% du PIB. En août 2023, comme l’avait révélé le quotidien de l’Economie, ce taux d’endettement était de 43,7% du PIB.
Plus de 376 milliards FCFA à rembourser au 4e trimestre
Pour ce quatrième trimestre en cours, il est prévu le règlement d’un service de 376,9 milliards de FCFA, dont 184,0 milliards de FCFA au titre de la dette extérieure et 192,9 milliards de FCFA au titre de la dette intérieure.
Les décrets en instance et en attente de signature des conventions sont estimés à environ 403,1 milliards de FCFA au 30 septembre 2023.
«Malgré le contexte difficile qui prévaut, le taux de croissance réel du Produit Intérieur Brut (PIB) est projeté à 3,9% en 2023, contre 3,6 % en 2022 et 3,3 % en 2021 », lit-on dans la note de conjoncture. Cette progression serait principalement portée par le secteur non pétrolier, avec une croissance attendue autour de 4,2 % en 2023, contre 3,5 % en 2021, et 3,8 % en 2022, précise la Caisse autonome d’amortissement.