L’étude sur la politique actionnariale de l’Etat a officiellement été lancée hier à Yaoundé. Elle sera réalisée durant trois mois par le Groupement Bekolo & Partners/Ledcoop « qui a été sélectionné à l’issue d’un processus long et rigoureux ». L’étude comprend trois phases. La première est dédiée au diagnostic et à l’état des lieux, la seconde va présenter les différents scenarii de vision de politique de l’Etat actionnaire et la troisième consacrée à l’élaboration du rapport proprement dit de l’étude sur la politique actionnariale de l’Etat.
« La mise en place d’une politique de l’Etat actionnaire présente des avantages certains. Elle permet d’une part, d’éviter les écueils classiques à savoir la passivité et l’intervention excessive de l’Etat actionnaire ou de la puissance publique dans les affaires qui devraient relever de la seule compétence de l’entreprise et de ses organes de direction et, d’autre part, elle est un outil efficace de communication publique permettant aux entreprises publiques, au marché et au grand public de comprendre clairement les objectifs de l’Etat actionnaire et ses engagements à long terme. Elle aidera donc l’Etat à s’affirmer lui-même clairement comme un actionnaire prévisible, s’engageant à long terme » souligne Louis Paul Motaze, ministre des Finances.
Il précise que c’est la raison pour laquelle le Ministère des Finances (Minfi) à travers la Commission Technique de Réhabilitation des Entreprises du Secteur Public et Parapublic (CTR) que dirige Martial Valéry Zang a sollicité l’accompagnement d’un consultant afin de mener cette importante étude.
Rationaliser la gestion des entreprises publiques
L’étude que vient de lancer le Minfi à travers le CTR n’est pas un fait du hasard. En effet, dans le la Stratégie nationale de développement (SND30), le Cameroun s’est engagé à rationaliser la gestion des entreprises publiques relevant de son portefeuille. Désormais, le gouvernement entend mener, une politique orientée vers : la fixation des objectifs de dividendes, la réduction progressive des subventions aux entreprises à faible niveau de performance , l’introduction dans le marché boursier des grandes entreprises publiques des secteurs industriels, la privatisation de la gestion des entreprises publiques évoluant dans les secteurs hautement concurrentiels, la mise en place des mesures d’accompagnement des entreprises publiques basées sur une meilleure exploitation du marché local.
Suivant le Minfi, cette volonté de rationaliser la gestion du portefeuille public est matérialisée dans les engagements pris par le gouvernement dans le cadre du Programme Economique et Financier appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) et le Mécanisme élargi de crédit (MEDC).
« La mise en œuvre d’une telle réforme commande que soit définie au préalable une politique de l’Etat actionnaire qui précise le cadre stratégique du gouvernement devant fixer la vision à long terme de l’Etat actionnaire, les objectifs globaux de l’actionnariat de l’Etat, son rôle dans la gouvernance des entreprises publiques, et la manière dont il envisage de mettre en œuvre sa stratégie actionnariale. Le but étant au final de renforcer le pilotage, la gouvernance et la gestion stratégique des participations de l’Etat » précise Louis Paul Motaze.