Enclavement de la route Mora-Kousseri :Ce que perdent les transporteurs
(Leconomie.info) Ils plaident pour une réhabilitation urgente de ce tronçon qui favorise les échanges commerciaux avec les autres pays de la sous-région.
La circulation sur la route Mora-Dabanga-Kousseri n’est pas aisée ces derniers temps, surtout avec les pluies. Avec le trafic des poids lourds « en situation d’extrême surcharge », le tronçon s’est davantage dégradé. « Bien qu’il n’y ait pas d’interruption de trafic, de nombreux points de franchissement difficiles sont identifiés » a indiqué le ministère des Travaux publics (Mintp). C’est au regard de la situation qui prévaut que Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre des Travaux publics a signé le 23 août 2024, une décision portant interdiction de la circulation des poids lourds sur la Nationale numéro 1. La mesure du Mintp concerne les véhicules avec un poids en charge de plus de 3,5 tonnes. Sont aussi concernés, les véhicules hors gabarit de plus 18 mètres de long, une largeur au-dessus de 2,5 mètres et une hauteur au-delà de 4 mètres.
« Depuis deux ans, nous dénonçons la surcharge des camions provenant du Nigeria voisin sur cette route à destination du Tchad. Dans cette zone, la surcharge a fait son lit avec la complicité des autorités locales. Nous avons suivi que les « camions dinosaures » déboursent 25 000 FCFA à 50 000 FCFA et contribuent de ce fait à la destruction de la route Mora-Dabanga-Kousseri. Au Nigeria, ces camions dinosaures ne circulent pas. C’est à notre frontière qu’ils prennent l’équivalent de trois camions et mettent sur un seul camion. Nous demandons l’application stricte de la décision qui a été prise par le Mintp. Faut surtout combattre la corruption au niveau de la frontière avec le Nigeria » explique Mbida Ndoumbe, membre du Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun (GTTC).
Ce membre du GTTC ajoute : « Nous avons accueilli avec grand plaisir la décision du Mintp. Nous avons d’ailleurs été reçus par Emmanuel Nganou Djoumessi qui nous a réitéré les objectifs de sa décision. Il nous a surtout invité œuvrer dans la promotion des bonnes pratiques en matière de protection du patrimoine routier ».
Des semaines sur un tronçon de 300 km
L’enclavement de la route Mora-Dabanga-Kousseri a un impact significatif sur le plan économique. « A cause de l’état de la route, on a des camions qui font 300 km en trois semaines et cela constitue un manque à gagner pour le transporteur que vous ne pouvez pas imaginer. Il est arrivé que des camions tombent en panne et qu’on ne puisse pas réparer sur place. Obligé de démonter et cela à un coût » explique Mbida Ndoumbe. Il renchérit : « On ne trouvait plus les mangues, les ananas, bref les fruits du Sud à l’Extrême-Nord. Les camions s’embourbent et les fruits pourrissent et c’est toujours un manque à gagner ».
Aussi,le prix du transport interurbain des personnes a grimpé sur le tronçon Kousseri-Maroua. Il est passé apprend-on de 5 000 FCFA à 20 000 FCFA passager. L’entretien de ce tronçon va impacter positivement le panier de la ménagère et l’activité économique ». Pour fluidifier la circulation sur l’itinéraire Dabanga – Maltam – Kousseri, le Mintp a initié le traitement des points critiques.