Le Cameroun a ouvert hier, 13 juin 2023, les souscriptions pour son emprunt obligataire 2023 (150 milliards de FCFA) auprès des structures financières de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac) faisant partie du syndicat de placement. Ces souscriptions s’achèvent le 30 juin 2023. Initialement prévue le 12 juin, comme l’avait annoncé le quotidien l’Economie, l’on a appris que l’ouverture des souscriptions a été décalée de 24h parce que le quitus de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), n’a été notifié au ministre des Finances, Louis Paul Motazé, que dans l’après-midi du 12 juin 2023.
Pendant deux semaines, il sera question pour le gouvernement de mobiliser 150 milliards de FCFA au lieu de 200 milliards FCFA initialement prévu. L’enveloppe a été revue à la baisse parce que le pays peine à obtenir des cinq arrangeurs de l’opération une prise ferme conséquente. Il s’agit de la banque d’affaires Financia Capital et des sociétés de bourses Afriland Bourse & Investissement, Attijari Securities Central Africa, Société Générale Capital Securities Central Africa et Upline Securities Central Africa.
Pour un emprunt obligataire de 200 milliards en effet, les arrangeurs proposaient une prise ferme de 102 milliards « après d’âpres » négociations, soit 51% du montant sollicité. « Une fois l’opération ramenée à 150 milliards FCFA, elles proposent désormais 94 milliards FCFA , ce qui représente 62,6% de la somme recherchée. Ce niveau de prise ferme est le plus bas jamais proposé au Trésor public camerounais dans le cadre d’un appel public à l’épargne ».
Opération à taux multiples
Hors mis la réduction de l’enveloppe sollicitée, le Cameroun a également décidé pour ce 7ème Emprunt Obligataire de son histoire d’expérimenter une opération de levée de fonds à taux d’intérêt variables. C’est-à-dire « que pour le même titre, l’investisseur sera invité à souscrire aussi bien pour des maturités moins longues assorties de taux d’intérêt moins élevés, que pour des maturités plus longues, frappées de taux d’intérêt beaucoup plus élevés. Cette option vise à réduire l’exposition du Trésor public aux taux d’intérêt élevés pratiqués sur le marché ». A noter que c’est le tout premier emprunt de ce type dans la zone Cemac.
En effet, le montant global recherché par le Cameroun a été partitionné en 4 tranches adossées chacune à un taux de rémunération et une maturité. Sur la première tranche, les investisseurs seront invités à fournir au Trésor camerounais un montant 40 milliards de FCFA au taux de 5,80% sur 3 ans avec un différé de 2 ans. Pour la même enveloppe, ils auront la possibilité d’être rémunérés à hauteur de 6% de leur souscription mais sur 4 ans.
Les deux dernières tranches sont étalées sur 6 et 8 ans pondérés respectivement à 6,75% et 7,25% pour des montants attendus de 50 milliards et 20 milliards de FCFA. L’avantage « de ce type d’opération est qu’elle permet d’intéresser plusieurs catégories d’investisseurs et donc d’en élargir la base au moment des souscriptions ».
Des projets d’infrastructures à réaliser
Les 150 milliards de FCFA que recherche le Cameroun à la Bvmac vont servir à réaliser des projets d’infrastructures dans le pays. 64% de l’enveloppe, soit 96,1 milliards de FCFA, est destinée aux projets d’aménagement urbain à réaliser par le ministère des Travaux publics. Dans le même sillage, 23 milliards de FCFA seront alloués aux projets d’adduction d’eau, un peu plus de 16 milliards de FCFA seront alloués aux travaux d’aménagement du Port en eau profonde de Kribi et 15 milliards de FCFA aux interventions en investissement de l’État.