Délivrance de la CNI :Le Cameroun en passe d’appliquer le droit de timbre le plus cher en zone Cemac
(Leconomie.info) Les coûts appliqués dans les autres pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale.
Le président de la République, Paul Biya a signé le 20 juin 2024 l’ordonnance modifiant et complétant certaines dispositions de la loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2024. Dans cette ordonnance, l’on constate que le droit de timbre pour l’obtention d’une carte nationale d’identité passe de 2 800 à 10 000 FCFA.Une fois qu’elle sera appliquée, le Cameroun sera le pays de la Cemac où l’établissement de la CNI coûte le plus cher.
Au Congo Brazzaville, le coût d’établissement d’une carte nationale d’identité s’élève à 5 000 FCFA. De son côté, le Tchad a fixé ce coût à 7 500 FCFA, un montant relativement élevé au regard de la situation économique du pays. La République Centrafricaine applique un tarif de 7 000 FCFA, légèrement inférieur à celui du Tchad.
En Guinée Équatoriale, il faut débourser 3 500 FCFA pour établir une CNI, le plus bas parmi les pays qui ne délivrent pas la CNI gratuitement. L’augmentation du droit de timbre arrive dans un contexte où les autorités camerounaises ont décidé de délivrer les titres d’identité en seulement 48 heures. L’augmentation des coûts du timbre de la CNI est une décision qui ne passe pas au sein de la population où plus de 10 millions de personnes vivent avec moins de 1 000 FCFA par jour, selon le dernier rapport de l’Institut national de la Statistique.
Risque d’augmenter les inégalités
« Cette nouvelle tarification va davantage asphyxier les populations » commente un analyste. L’augmentation des frais de délivrance de la carte nationale d’identité (CNI) au Cameroun a suscité une multitude de réactions de la part des citoyens et des divers acteurs sociaux et économiques. Les organisations de la société civile et les groupes de défense des droits de l’homme ont fait entendre leur voix, critiquant cette décision qu’ils considèrent comme injuste et discriminatoire. Ils soulignent que la CNI est un document essentiel pour l’exercice de nombreux droits et pour l’accès aux services de base, tels que l’éducation, la santé et l’emploi. En augmentant « les frais, le gouvernement risque d’exacerber les inégalités sociales et économiques déjà présentes dans le pays ».