A la faveur de la Convention bilatérale signée entre le Cameroun et la République Centrafricaine le 22 décembre 1999, qui les engage à maintenir la liberté de transit des marchandises à destination et en provenance des deux pays, et à faciliter les formalités douanières et administratives de transit sur toutes les voies qui y sont définies, le PAD et le Conseil Centrafricain des Chargeurs (CCAC- RCA) ont signé à la date sus-indiquée, un protocole d’accord.
« La signature aujourd’hui du Protocole d’accord entre le PAD et le CCAC- RCA s’inscrit en droite ligne des directives gouvernementales en faveur de la facilitation des opérations de transit des marchandises des pays voisins sans littoral, en particulier la République Centrafricaine et le Tchad (…) Emboîtant le pas à cette démarche étatique, la signature du Protocole d’Accord par nos structures, marque notre ferme volonté de nous inscrire résolument dans cette dynamique de facilitation afin de donner efficacement corps à ces engagements étatiques, pour l’intérêt supérieur de nos deux pays », explique Cyrius Ngo’o, Directeur général du PAD.
Dans la pratique, l’accord vise à promouvoir le commerce international et à stimuler la croissance économique des deux pays, en réduisant les barrières tarifaires et non tarifaires. Suivant les termes du document signé le 8 juillet dernier, Port Autonome de Douala, qui représente la partie camerounaise, veillera à l’application de la tarification préférentielle reconnue aux prestations portuaires rendues aux marchandises en transit, poursuivra les opérations de formation et de sensibilisation des chargeurs centrafricains et de tous les acteurs concernés par le processus de transit portuaire…
En retour, la RCA, représentée par le Conseil Centrafricain des Chargeurs, s’engage à privilégier et encourager le dialogue entre le PAD et les acteurs du trafic centrafricain pour éviter tout malentendu, à poursuivre la sensibilisation des acteurs du commerce extérieur centrafricain sur les procédures et les avantages reconnus par le PAD et à encourager les chargeurs centrafricains à fréquenter la représentation du PAD à Bangui pour trouver des solutions opérationnelles en temps réel à leurs préoccupations de transit.
Contrer l’offensive équato-guinéenne
Le 28 avril dernier le PAD, qui assure 95 % du trafic portuaire national camerounais a signé avec le Conseil Tchadien des Chargeurs, un protocole d’Accord similaire. Ces initiatives répétées avec les pays de l’hinterland de la zone Cemac (RCA et Tchad) ne sont pas anodines. Elles interviennent dans un contexte de compétition tendue.
Le 13 décembre 2024, le Tchad et la Guinée équatoriale ont signé une convention pour faciliter le passage des marchandises tchadiennes via les ports équato-guinéens, au détriment des plateformes portuaires camerounaises. Cet acte, s’il est mis en pratique, pourrait avoir un impact négatif sur le Cameroun, car les ports de Douala et Kribi pourraient perdre une partie de leur activité de transit. D’après les données de la douane camerounaise, le Tchad et la RCA, deux pays n’ayant pas d’ouverture sur la mer, font respectivement transiter 340 milliards de FCFA et 55 milliards de FCFA de marchandises depuis le Cameroun.