C’est ce qui ressort des chiffres de l’Association bananière du Cameroun.
Du fait de la sècheresse, et de la crise sécuritaire qui a paralysé les activités de la Cameroon Development Corporation (CDC) les exportations de la banane camerounaise ont chuté de l’ordre de 4,2 % en février 2022. Les chiffres sont de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam). L’Assobacam renseigne en substance que les trois principaux exportateurs du marché ont vendu 16 525 tonnes de bananes en février 2022 contre 17 258 tonnes au cours de la même période en 2021, soit une baisse de 733 tonnes.
La CDC par exemple, dont les activités ont repris juin 2020 après plusieurs mois de suspension à cause de la crise sécuritaire, n’a exporté que 1 144 tonnes en février 2022 contre 1 785 tonnes à la même période en 2021, soit un décalage de 641 tonnes.
La même tendance est observée aux Plantations du Haut Penja (PHP), le leader du marché, dont les exportations se situent à 14 209 tonnes contre 14 233 tonnes en février 2021, soit une chute de 24 tonnes entre les deux périodes. Quant aux expéditions du petit poucet Boh Plantations, elles diminuent de 68 tonnes en février 2022. Elles ont culminé à seulement 1 172 tonnes contre 1240 tonnes en février 2021.
Produire 500 000 tonnes de bananes à l’horizon 2030
Le 29 septembre 2021, la filière banane avait fait l’objet d’une rencontre entre le Chef du gouvernement Joseph Dion Ngute, les ministères impliqués, les différentes sociétés productrices de bananes et les autres parties prenantes.
Au sortir de cette rencontre, le ministre de l’Agriculture et du développement rural (Minader), Gabriel Mbairobé avait indiqué que « la stratégie du gouvernement devrait nous permettre à l’horizon 2030 de produire 500 000 tonnes de bananes ». Pour atteindre cet objectif, le Premier ministre avait recommandé, la réhabilitation des plantations de bananeraies, la recherche de nouveaux pesticides pour les plantations, la dynamisation du secteur, une tâche dévolue au ministère des Finances et aux Impôts.
Un accent particulier avait été mis sur la CDC, l’opérateur étatique du secteur subit de plein fouet les affres de la crise sécuritaire qui sévit dans la région du Sud-Ouest. Ce qui l’avait conduit à une cessation d’activités au mois d’août 2018. Ce n’est qu’en juin 2020 que cette entreprise a repris du service. Son interruption des activités avait conduit à une mise en congés techniques d’environ 5 000 travailleurs et la baisse des recettes en devises d’environ 35 milliards de FCFA par an.