La frénésie observée sur le marché obligataire de la CEMAC depuis le début de l’année ne montre aucun signe de ralentissement. Le Congo, confronté à des tensions budgétaires croissantes, s’engage lui aussi à puiser dans les ressources de la sous-région pour stabiliser sa situation financière. Il a émis par voie d’adjudication, les 4 et 5 juillet 2025, des Bons du Trésor assimilables (BTA) d’une valeur globale de 70 milliards de FCFA.
Pour faciliter l’adhésion des SVT, le ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public, Christian Yoka a initié le 8 juillet à Douala, une rencontre avec les banques et établissements Financiers de la Сemас agréés comme SVT.
« Le ministère a initié cette rencontre pour établir un lien avec les spécialistes des valeurs du Trésor. C’est pour créer un cadre de concertation pour échanger sur les questions communes entre l’Etat du Congo qui émet les titres, et les SVT qui les conservent. Comme le demande le cadre réglementaire, chaque État établit un calendrier d’émission de titres. Le Congo a un calendrier d’émission des titres publics. Et donc pour le second semestre, il y a un calendrier qui sera publié », a expliqué, sans plus de détails, le porte-parole du gouvernement congolais, Marie Ghislain Yebas, par ailleurs, Directeur général de la Caisse congolaise d’amortissement.
Mais en parcourant le site internet du ministère des Finances de la République du Congo, L’Economie s’aperçoit que du 4 au 5 juillet 2025, le pays a émis trois (BTA) dont deux à court terme (26 et 52 semaines), et un à moyen terme (3 ans) pour solliciter auprès du marché financier et des investisseurs, des fonds pour financer ses besoins de trésorerie.
La rencontre du 8 juillet 2025 avec les banques et établissements Financiers de la Сemас agréés comme Spécialistes en Valeurs du Trésor par le Ministre en charge des Finances de la République du Congo, visait non seulement solliciter du financement auprès de ces derniers, mais aussi à les rassurer quant à la capacité du pays à honorer ses engagements à échéance.
« Nous remercions monsieur le ministre pour cette réunion de concertation. C’est l’occasion pour nous de nous enquérir des indicateurs macroéconomiques de la République du Congo. Vous savez, les banques dans ce cadre de concertation, sont des investisseurs privilégiés des Etats, au travers des Bons du Trésor assimilables. Et pour se faire, nous devons avoir une information qui nous permette de justifier nos investissements », Fabrice Mboumbou Pindi, Directeur Général de la filiale équato-guinéenne de BGFIBank
Les perspectives économiques en République du Congo sur la période 2026-2028
Les perspectives d’évolutions des indicateurs macroéconomiques du Congo révèlent comment les recettes budgétaires pourraient augmenter à un rythme annuel moyen de 1,8 %. D’ici à 2026, ces recettes devraient atteindre 2 395,9 milliards de FCFA.
Les recettes budgétaires qui alimentent l’État congolais se répartissent en trois principales composantes : le budget général, les budgets annexes, et les comptes spéciaux du trésor. Cette structure permet une gestion diversifiée des fonds, et aide à l’anticipation des fluctuations économiques. En 2027, les prévisions font état de recettes atteignant 2 430,6 milliards de FCFA, avec une augmentation notable à 2 484,6 milliards de FCFA en 2028.
En parallèle, le stock de la dette publique projeté révèle une tendance à la baisse, avec une régression moyenne de 2,4 % par an. Pour le même horizon 2026-2028, le stock s’établirait à 8 398,0 milliards de FCFA. Des chiffres impressionnants, qui témoignent d’une gestion financière en évolution. En 2026, le stock serait de 8 576,5 milliards de FCFA, représentant 85 % du PIB, et cette proportion diminuerait à 71,2 % en 2028 avec 8 165,2 milliards de FCFA.