La SND30, Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030, ambitionne de porter le taux de croissance en moyenne à 8%. Pourtant, le Cameroun reste loin de ses ambitions. Le Comité national économique et financier a pensé à mettre sur pied, une stratégie du secteur financier qui pourrait permettre de renforcer la croissance. En effet, selon le Comité national économique et financier du Cameroun, le secteur financier du Cameroun est moins performant que celui de ses pairs. Suivant la Banque mondiale, plusieurs facteurs expliquent cette situation : Le secteur financier au Cameroun manque de profondeur et est confronté à un risque apparent d’instabilité financière, l’inclusion financière et l’accès au financement des micro, petites et moyennes entreprises sont faibles, le financement à long terme est long, les infrastructures essentielles au développement du secteur financier sont insuffisantes, les institutions publiques de financement sont inefficientes. Aussi, le pays fait face à un manque d’innovation financière entre autres.
Il faut souligner que le Cameroun enregistre un taux de bancarisation de 34% de la population, un taux global d’utilisation des services financiers de 52%. Le pays reste encore loin de l’objectif visé par la stratégie nationale. La capitalisation boursière de la Bvmac peine à dépasser le cap de 1,5% du PIB de la sous-région. Le financement hypothécaire « malgré un fort déficit de logement » n’est pas encore vraiment développé. Toutes ces entraves au développement du système financier ont été énumérées lors de la présentation de la Stratégie nationale de développement du secteur financier du Cameroun (C) 2024-2030, le 31 mai 2024.
« Nous avons réfléchi pour savoir qu’est-ce qui se passe dans l’économie. Nous avons une SND30, stratégie nationale à l’horizon 2030, qui ambitionne de porter le taux de croissance en moyenne à 8%. Nous sommes encore éloignés. On s’est demandé, le secteur financier, quelle peut être sa contribution. C’est pour ça qu’au niveau du CNEF nous avons élaboré cette stratégie qui ambitionne de relever un certain nombre d’indicateurs et de piliers qui, d’après nous, pourraient permettre de renforcer la croissance. Ces derniers pourraient nous amener en moyenne à 2,3% de croissance par an, ce qui n’est pas négligeable », a expliqué Louis Paul Motaze, ministre des Finances, qui a présidé ces assises.
Améliorer la contribution du secteur financier à la croissance économique
Suivant Louis Paul Motaze, ministre des Finances, par ailleurs président du Comité national économique et financier du Cameroun, « La Stratégie nationale de développement du secteur financier du Cameroun se donne pour ambition de faire du Cameroun à l’horizon 20230, un pays ayant une place financière capable de soutenir la transformation structurelle de l’économie nationale ». Son objectif consiste ainsi, à améliorer la contribution du secteur financier à croissance économique, au relèvement du niveau des vies des populations et à la promotion du développement de l’entrepreneuriat au Cameroun. La Stratégie repose sur trois principaux piliers, la mise en place de la société de gestion des fonds de garantie aux pme, la réforme du Crédit foncier du Cameroun (CFC), entre autres. Sa mise en œuvre contribuera « significativement » à accélérer la croissance, lui permettant ainsi d’accompagner le plan intégré d’import-substitution.
630 milliards FCFA de recettes budgétaires à collecter
Selon les projections du Comité national économique et financier du Cameroun, la mise en œuvre de cette stratégie devrait permettre au Cameroun d’obtenir un gain en point de croissance économique pour au moins 2,3 points en moyenne par an, au cours de la période 2025-2030. En termes d’impact sur les finances publiques, elle va aider à collecter des recettes budgétaires additionnelles non pétrolières de 630 milliards FCFA, soit en moyenne 150 milliards FCFA par an.
Le coût total de la Stratégie est d’un peu plus de 102 milliards FCFA. De cette enveloppe, le Fonds de garantie des PME recevra un ajout de 25 milliards FCFA, pour commencer à le faire tourner. La Banque des PME ( 30 milliards 150 millions FCFA). En termes de pourcentage, la réforme la des structures publiques fera environ 85% du budget global et les autres axes prendront 15,71% soit environ 16 milliards FCFA.