Le 19 novembre dernier, il a été reçu en audience par Louis Paul Motaze, ministre des Finances, en compagnie de son adjoint. Abebe Aemro Selassie, Directeur du département Afrique du Fonds monétaire international, est en visite au Cameroun depuis le 19 novembre 2024. Son séjour s’achève ce jour.
Avec le Minfi, a-t-il confié, ils ont échangé sur les défis auxquels fait face le Cameroun, mais aussi des opportunités qu’a le pays pour aller de l’avant et créer des emplois.
Comme les autres pays de la région, le pays connait de nombreux challenges selon l’Economiste. Ces dernières années encore plus notamment, les effets pervers de la pandémie de Covid-19. Plus récemment, la crise ukrainienne, avec un impact « sévère » dans les économies. Le tout couronné par les conditions de financement difficiles et un accès au marché mondial impacté.
Depuis lors, les pays essayent de se relever. Toutefois, ils expriment des besoins pour la création d’emplois dynamiques, les investissements dans les secteurs clé comme la santé, l’éducation, les infrastructures etc.
« Je suis très heureux d’être ici à Yaoundé pour des rencontres avec les autorités. Avec le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, nous avons discuté des défis auxquels le Cameroun et bien sûr la région sont confrontés, mais aussi des opportunités dont le Cameroun dispose pour aller de l’avant pour créer tous les emplois et le dynamisme dont il fait toujours preuve dans les années à venir. Ce fut une très bonne rencontre que nous avons eue », a indiqué l’Ethiopien.
Poursuivant, il va préciser que ces défis « ne sont pas particulièrement propres au Cameroun. Les défis incluent les pays qui, au cours des dernières années, ont été touchés par les développements mondiaux, en particulier par la pandémie, et bien sûr, avant que nos pays puissent s’en remettre, ils ont été affectés par les effets de la guerre russo-ukrainienne et par le prix des matières premières », avec de lourdes conséquences sur les économies.
Programme économique et financier
C’était l’un des sujets à l’ordre du jour. Outre les défis relevés, les parties ont évoqué la fourniture d’un soutien au Cameroun et, « bien sûr, les discussions se poursuivront. Nous discutons actuellement de la deuxième révision, qui sera elle aussi bientôt achevée ». Abebe Aemro Selassie a mentionné dans son propos que l’examen du programme était également au menu « et les discussions que nous avons eues visent à garantir que le Cameroun reste la clé de la Cemac. Cela ne joue pas seulement un rôle pour le Cameroun mais pour la sous-région. Pour l’instant, les discussions vont bon train », a-t-il conclu.
Le FMI et le Cameroun se sont engagés dans le cadre d’un programme économique et financier. Après le triennat 2017-2020, les parties ont initié un nouveau programme (2021-2024), prorogé à 2025, le 17 novembre 2023. Alors que ce dernier tire à sa fin, une mission du Fonds monétaire international, conduite par Cemile Sancak, était en visite de travail au pays, en octobre dernier (3-16 octobre 2024).
C’était une mission d’évaluation dans le cadre des 7èmes Revues des Programmes des autorités appuyés par la Facilité élargie de crédit (FEC) et le Mécanisme élargi de crédit (MEDC) et la 2ème revue du programme appuyé par la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD).
Il était ainsi question, d’évaluer les performances du programme FEC, le Mécanisme élargi de crédit, les évolutions récentes ainsi que les perspectives économiques du Cameroun. Mais aussi, la politique budgétaire et la stratégie d’endettement à moyen terme ; la priorisation, la maturation, la mise en œuvre, le suivi et évaluation des projets d’investissement public ; et l’engagement avec le FMI.
Si des progrès ont été reconnus par le Fonds, il a été rappelé au Cameroun de mettre un accent sur certaines réformes restantes, afin d’atteindre les objectifs visés.
Rappelons que Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI, est responsable des opérations et des relations du FMI avec les 45 pays de l’Afrique subsaharienne qui sont membres de l’institution. Sous sa direction, le FMI a déboursé quelque 51 milliards de dollars pour soutenir la reprise économique après la pandémie et favoriser une croissance plus verte et plus inclusive.
Avant d’arriver à ce poste en 2016, a accumulé une expérience riche et variée au FMI. Occupant divers postes de direction, dont celui de directeur adjoint du département Afrique et de chef de mission pour l’Afrique du Sud et pour le Portugal pendant la crise de la zone euro. Avant d’intégrer le FMI, il a fait partie du gouvernement éthiopien en tant qu’économiste principal au bureau du président et a travaillé à l’Economist Intelligence Unit à Londres