Filière à fort potentiel rangée parmi les 8 branches du secteur de l’agroalimentaire, les oléagineux souffrent ces derniers temps de plusieurs maux. Notamment, les importations des huiles végétales non conformes «en violation de la réglementation en vigueur», les importations toujours pas maitrisées, concurrence déloyale entre les acteurs économiques « du fait de la mise dans les espaces marchands des huiles locales produites et commercialisées en violation de l’écosystème juridique en place», des huiles qui menacent farouchement la santé des consommateurs. Des détails fournis par l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), au cours d’une conférence de presse donnée hier, par Jacquis Kemleu, secrétaire général de l’’Association.
700 milliards FCFA, c’est le montant déjà engagé dans cette filière qui emploie plus de 60 000 personnes. Suite aux contraintes évoquées précédemment, le Ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, vient de sortir une note interdisant la commercialisation des huiles végétales en vrac. Charles Booto A Ngon de l’Anor lui a emboité le pas quelques jours après pour rappeler aux promoteurs des industries de transformation de l’huile de palme qu’il sont soumis au «strict respect» des normes existant dans le secteur des oléagineux, notamment la norme NC77 pour les huiles végétales « portant un nom spécifique, enrichies à la vitamine A.
L’intérêt de ces assises était entre autres, faire connaître au public les conséquences du manque de traçabilité des huiles végétales dans les espaces marchands. Sur le plan réglementaire on peut citer la violation de la norme NC 04, de la loi de 1996 relative à la normalisation, la loi de 2011 sur la protection du consommateur etc…
Conséquences
Avant la prolifération sur les marchés des huiles végétales non conformes, la filière des oléagineux a permis d’assurer l’approvisionnement régulier de l’industrie et du marché local, soit 18000 tonnes d’offre et 13000 tonnes de demande. Avec ces difficultés, les huileries de la première et la 2e transformation ont de la peine à fonctionner. Conséquence, de nombreux employés ont été au chômage entraînant ainsi une baisse des recettes pour tous et le non-paiement mensuel conséquent de l’acompte sur impôt de 2,2% du chiffre d’affaires et de la TVA. Les acteurs de la filière ayant pris de gros engagements financiers n’arrivent plus à les honorer.
L’appel
Les consommateurs doivent désormais se méfier de ce qu’ils achètent. Au-delà de l’opération récemment engagée par le Mincommerce qui a pour but l’assainissement de la filière, ceux-ci devraient éviter au maximum l’achat et la consomma tion des huiles contenues dans des bidons opaques. Le prix retenu pour la vente d’un litre d’huile étant de 1 500 FCFA. En dessous de celui-ci, méfiance.
La filière des oléagineux enregistre un déficit de 160 000 tonnes, toute chose qui justifie les importations engagées pour cette année 2023.