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Cacao sans déforestation : L’Union européenne présente les contours de son nouveau règlement à Yaoundé

(Leconomie.info) C’était dans le cadre du Cacao & Coffee festival qui s’est achevé vendredi dernier.

Le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc) a organisé du 29 au 31 mai 2024 à Yaoundé le Cacao & Coffee festival. En marge de cet évènement qui a rassemblé de nombreux torréfacteurs, la Délégation de l’Union européenne au Cameroun a organisé une session d’information sur le règlement européen sur la déforestation et la filière cacao. Elle était ouverte aux médias et aux producteurs. Dès le 1er janvier 2025 en effet, le Cameroun ne pourra plus exporter sur le marché européen le cacao issu de la déforestation. Car, le nouveau Règlement européen sur la déforestation (RDUE) adopté par le Conseil de l’Union européenne en mai 2023 va entrer en vigueur.

« Le cacao est l’un des moteurs de la déforestation au Cameroun.   L’Union européenne s’est rendue compte qu’elle participait à cette déforestation car elle est le premier client du cacao du Cameroun. Le règlement sur la déforestation de l’UE a pour but de stopper la déforestation et la dégradation des forêts, qui participent aux changements climatiques et à la perte de biodiversité » a déclaré Philippe Mayaux, Team leader environnement, agriculture, climate change and energy coopération à la délégation de l’Union européenne au Cameroun. Selon le bilan de la campagne 2022-2023 de l’Office national du cacao et du café (Oncc), 78% de la production du Cameroun a été commercialisée sur le marché de l’UE.

Une fois entrée en vigueur, le RDUE « imposera aux entreprises qui placent du cacao (fèves ou produits dérivés) sur le marché de l’Union européenne de collecter des informations sur le lieu et la période de sa production et de prouver qu’il ne provient pas de terres déboisées après le 31 décembre 2020 ».  Depuis le mois de février 2024, le kilogramme de fèves a dépassé les 4000 FCFA, prix bord champ. Si le gouvernement ne fait rien avec l’entrée en vigueur de la nouvelle règlementation, l’on pourrait assister à une campagne à deux vitesses marquées par le refoulement d’une partie de la production camerounaise du marché européen, principal débouché du cacao camerounais. Ce qui ne « devrait pas être sans conséquences sur le prix de la fève malgré l’existence d’autres marchés et le développement de capacités de transformation au niveau local ».

Pour éviter les effets désastreux, le Cameroun se prépare. Le pays a lancé un appel d’offres en vue du recrutement des cabinets pour identifier les producteurs (membres et non membres du Conseil interprofessionnel du cacao et du café), de préférence dans les zones à forte densité forestière, et géolocaliser les exploitations cacaoyères par lot pré-identifié.   

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