Selon les chiffres de l’Institut national de la statistique (INS), le Cameroun a importé plus de 39 000 tonnes de maïs en 2023, pour une facture de 7,9 milliards FCFA. En 2022, le pays en avait importé plus de 12 000 tonnes pour une facture de 3,3 milliards FCFA. Entre 2022 et 2023, le volume des importations de cette denrée au Cameroun s’est donc ajusté de plus de 27 000 tonnes. En effet, face à l’insuffisance de la production locale, éleveurs et autres brasseurs sont obligés d’importer pour conduire leurs activités.
Le gouvernement avait pourtant dévoilé son intention de réduire les importations de céréales de 35 % d’ici 2028, dans le but de renforcer la sécurité alimentaire et de réduire la dépendance à leurs importations. Entre janvier et mars 2025 courant, le gouvernement du Cameroun a autorisé l’importation de 30 000 tonnes de maïs pour un coût total d’environ 7,5 milliards FCFA. Cette rareté du maïs a une incidence directe sur son prix. En 2015, le pays avait déjà baissé significativement ses importations pour cette denrée.
Depuis le début d’année 2025, le prix du maïs a augmenté de 29%, soit environ 38% plus élevé que l’année précédente. Cette hausse des prix est principalement due aux tensions sur l’offre intérieure, en raison d’une récolte nationale réduite en 2024, qui a fait grimper les coûts d’importation des principaux intrants dans les chaînes agroalimentaires. Ces prix élevés, dans un contexte de baisse du revenu par habitant, limitent l’accès des ménages à la nourriture et contribuent de manière significative aux niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë.
Il faut préciser que la production nationale annuelle de maïs est estimée à environ 2,3 millions de tonnes, pour des besoins évalués à 2,8 millions de tonnes, soit un déficit de 500 000 tonnes. Cet écart impose de recourir aux importations de maïs et ses autres dérivés chiffrées à plusieurs milliards FCFA chaque année.