Du 27 au 29 mai 2015, sous l’impulsion des Chefs d’Etat du Tchad et du Cameroun, une réunion conjointe s’est tenue à N’Djamena entre les ministres des Transports des deux pays. Les échanges avaient porté sur la situation du transit des marchandises à destination du Tchad. A l’issue de ladite concertation, une des principales résolutions portait sur la mise en place au Cameroun des Ports secs notamment à Edéa, dans la Région du Littoral, à Belabo, dans la Région de l’Est, et à Ngaoundéré, dans la région de l’Adamaoua.
Annoncées depuis plusieurs années, ces infrastructures n’ont toujours pas été construites. Pour ce qui est des Ports secs d’Edéa et de la Belabo, rien ne filtre sur l’état d’avancement du dossier. Ce n’est que récemment qu’on a remis sur la table le dossier du Port sec de Ngaoundéré, ceci après quelques évolutions déjà enregistrées.
En effet, en juin 2015, un comité de pilotage du projet de dématérialisation des procédures du commerce extérieur a été mis en place avec pour mission de mener toutes les négociations avec les autorités locales pour la mise à la disposition de la Douane, d’un site approprié pouvant abriter l’infrastructure. Cette procédure a abouti à l’affectation d’une superficie de 200 hectares aux autorités douanières de l’Adamaoua.
Du 12 au 14 novembre 2024, une mission de reconnaissance du site retenu pour l’exécution des prestations du marché relatif aux études architecturales et techniques en vue de la construction du Port Sec de Ngaoundéré était sur le terrain. Rien n’a filtré des actions immédiates à mener.
Améliorer la compétitivité et le climat des affaires
« La philosophie de la création des ports secs se justifie par une démarche logique et méthodique des administrations douanières dans le cadre de la facilitation des échanges, de la simplification des procédures, de l’amélioration de la compétitivité et du climat des affaires. Sous ce prisme, les ports secs qui se situent généralement dans l’hinterland constituent sur le plan douanier une excroissance, voire un prolongement des ports maritimes situés à l’entrée du pays », explique Jean-Marie Toukam, Chef du secteur des Douanes de l’Adamaoua dans la newsletter de la direction générale des Douanes, édition du 14 novembre 2024.
Parlant des avantages des ports secs , Jean-Marie Toukam cite : la décongestion des ports d’entrée, la facilitation du transit vers les pays voisins, la réduction des délais de passage et des coûts de dédouanement, la fluidification des échanges commerciaux, la décentralisation des opérations de dédouanement, la création de nouveaux pôles d’activités économiques, l’augmentation des ressources financières des collectivités territoriales décentralisées des régions où ces infrastructures seront construites… A l’opposé des Ports maritimes, les Ports secs n’ont pas d’eau. Il s’agit d’une plate-forme de correspondance de transport intermodal , directement connecté par route ou par chemin de fer à un port maritime, et fonctionnant comme un centre de transbordement de cargaisons maritimes vers des destinations à l’intérieur des terres.